La cérémonie d'ouverture de la 12e édition du FIFM aura été éblouissante qu'on aurait cru être transporté dans un autre monde, celui de la magie et des merveilles. Ce soir là, il pleuvait des cordes et un froid glacial l'accompagnait, invitant les gens, fussent-ils des cinéphiles mordus, à ne pas mettre le nez dehors. Pourtant, la foule était bien là, bravant les intempéries, résolue à voir en chair et en os ses idoles hindis. Cette ferveur qui régnait aussi bien à l'intérieur du Palais des Congrès, lieu de la cérémonie, qu'aux abords de son entrée, était perceptible à vue d'œil. C'est vous dire que les côtés techniques et artistiques furent d'une parfaite réussite. D'ailleurs même les artistes et autres invités de marque qui défilaient sur le tapis rouge ne cachaient pas leur fierté et leur intense plaisir à se plier aux caprices des cameramans et des photographes pour les photos souvenirs pendant que le public se mouvait dans une véritable transe. Le clou de la soirée d'ouverture était incontestablement le moment émouvant de l'hommage rendu à la célébrissime actrice française Isabelle Huppert sur fond d'une série d'images glanées dans ses différents films. Elle-même en était ébahie et, sous l'émotion, elle trouvait du mal à s'exprimer pour remercier les organisateurs quant à l'attention particulière portée à son égard et à échanger la bise avec le Président du Jury John Borman qui lui a remis le trophée, le gentleman britannique au palmarès éloquent membre du club fermé des ténors du cinéma mondial. Cela étant, les fausses notes ou plutôt les bourdes pullulent surtout dans l'organisation, à croire que le FIFM est à ses débuts. Les journalistes accrédités pour la couverture devaient attendre le jour de l'ouverture du Festival pour avoir leurs badges et pouvoir entrer et circuler dans l'ensemble du Palais des Congrès. Mais rien que circuler à l'intérieur sans plus. Assister à la cérémonie demande une invitation qu'on décerne selon des critères propres aux choix de l'équipe en charge de ce mystérieux service. Pour le dîner qui suit, il faut attendre un coup de téléphone qui vous prévient et vous invite à passer retirer votre carton d'invitation. Je vous laisse imaginer l'ambiance tendue de ce cirque et les mic-macs qui s'y trament à la grande désolation des journalistes ici présents d'autant qu'il semblerait que c'est une nouvelle équipe qui a pris en charge la gestion de ce service. Cela parait étrange et guère catholique si l'on sait que dans n'importe quel événement, même le GATT à titre d'exemple qui avait réuni des chefs d'état venus de par le monde, la simple présentation du badge permet de faire la couverture de toutes els séances, à moins que celles-ci ne soient tenues à huis clos, auquel cas la mesure concerne tous les journalistes, sans distinction. Là, au FIFM, il y a 2 poids, deux mesures, on continu malheureusement à montrer patte blanche devant la presse étrangère et à l'avantager sur son homologue nationale sans aucun scrupule. Alors qu'on croyait que le FIFM a mûri et que pareilles pratiques de favoritisme ont été révolues, on vient de se rendre compte qu'il n'en fut rien. C'est vraiment regrettable parce qu'elles écornent l'image de marque du festival même aux yeux de la presse étrangère. C'est un constat que nous rendons en connaissance de cause et non pas sur de simples rumeurs. Espérons qu'à l'avenir un tel cauchemar laissera place au plaisir, celui du cinéma s'entend. Mohamed JHIOUI