Des stars sous la pluie Il pleuvait à fond ce soir du vendredi. Tellement que les organisateurs ont prévu des parapluies portés par des vigiles pour accompagner les stars sur le traditionnel tapis rouge fort mouillé à l'occasion. Une pluie qui a donné un cachet particulier à ce début de festival. Ça a empêché le débordement habituel mais n'a pas empêché une foule de badauds, quelques centaines à vue d'œil, à venir saluer les acteurs, marocains et surtout la star indienne Amitabh Bachchan, sous le regard aiguisé des vigiles en noir et en capuchon. La cérémonie a accusé un retard obligé d'une heure avant de se dérouler avec une fluidité maitrisée par les présentateurs, la Marocaine Fairouz Kerouni et le Français Laurent Viel. Juste ce qu'il faut. Des mots qui présentent, accompagnent les apparitions sur la scène des différents acteurs de l'ouverture. Mais teinte hindoue de l'édition oblige, c'est une équipe de jeunes danseurs hindous qui a ouvert le bal. Elle était conduite par Malaika, une danseuse et actrice connue dans le sous-continent indien. Une belle séance de danse effrénée où se sont unis merveilleusement les couleurs, les corps et les chants traditionnels, rehaussés par des influences occidentales. Un plaisir à voir. Puis c'était la présentation des membres du jury du long-métrage. Ils ont été présentés un par un au sein d'une scène montée de portes et d'escaliers ondulés avec une lumière parfois tamisée parfois fort claire. Les hommes sortaient par la porte d'en haut, les femmes par celle du bas, l'effort étant dévolu aux mâles et épargné aux délicates actrices membres du jury. Or, ce qui frappant c'est de voir le réalisateur britannique John Boorman avancer du haut de ses quatre-vingts ans lentement, les pas s'alternant lentement mais sûrement, s'appuyant sur les talons comme pour s'assurer du sol. Ce grand faiseur d'images jubilait. L'autre apparition forte est celle de l'actrice Isabelle Huppert. Après un film concocté de ses plus beaux rôles du cinéma durant plus de trente ans, elle est apparu fluette, petite, presque diaphane. On ne dirait pas que c'était là la femme qui a tout interprété, tous les rôles imaginables, actuels, historiques, méchants, bons, vicieux ou braves. Mais quand elle a parlé, l'image du corps disparait laissant la place à sa voix et son acte plein de malice en déclarant avoir oublié comment on dit bonsoir en arabe ! Cette voix et le regard perçant et certain ont montré la part de force qui est la sienne. L'hommage qui lui a été rendu était bienvenu, dans l'ordre des choses. C'est l'hommage à une icône d'un genre spécial. Enfin ce fut la traditionnelle phrase dite par les membres du jury, chacun dans la langue de son pays. L'arabe, le français, l'anglais, l'indien, l'italien et le coréen. C'est de l'international ! Et il s'est vérifié lors de la présentation du film d'ouverture «Touch of light ». Son réalisateur a dévoilé le sujet de son film en taïwanais. Il est inspiré de l'histoire véridique d'un célèbre pianiste aveugle du pays. Une histoire d'amour pleine de sentiments et d'humanité. Cela annonça le ton des films à venir : humanité et affections mêlés. Une cérémonie austère et sans superflus, le FIFM a dépassé les ajouts sans intérêt. SAR le Prince Moulay Rachid préside un diner offert par SM le Roi SAR le Prince Moulay Rachid a présidé, samedi au Palais des Congrès à Marrakech, un dîner offert par SM le Roi Mohammed VI, à l ́occasion de l ́ouverture officielle de la 12è édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM). Au début de cette cérémonie, SAR le Prince Moulay Rachid a été salué par Mme Melita Toscan du Plantier, directrice du Festival, le président du Jury, le scénariste, réalisateur et producteur britannique John Boorman, les membres du Jury ainsi que par les hommages.