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Télégramme
Publié dans L'opinion le 22 - 11 - 2012

Moins de « h » dans les HLM, les fondouks, les derbs et les cafés de Rabat, alors que sur la rive droite on continue à sévir et à servir une clientèle venue de l'autre versant. Il faut croire que le Maroc ne veut plus être désigné du doigt par Merkel et « autres voix autorisées ».
L'herbe rare, devenue une tare chez les paumés, pousse des pestiférés à vendre un mélange qui provoque des hallucinations chez des jeunes à qui on refile n'importe quoi. Depuis l'arrestation des petits dealers alors que les commanditaires continuent à se la couler douce dans leur 4x4, les intoxiqués qui découvrent qu'ils peuvent s'en passer ne savent plus par où est passé le beznass. stop.
L'organe des patrons, la CGEM, est sur tous les fronts. Il est dirigé par une femme, défend les salariés sans donner des détails et les entreprises, en disant qu'il ne faut pas pénaliser les bons contribuables. Euphémisme car s'ils sont de bons contribuables, ils ne sont pas pénalisables. Au lieu de prôner une amnistie fiscale, le club des patrons parle de taxe écologique qui veut dire chez lui, ne plus favoriser l'importation au détriment de la production locale alors que toutes les portes sont ouvertes depuis un bon bout de temps un peu partout avec des fourre-tout qui ont trouvé leur bonheur depuis que les barrières se lèvent ici et là.
Quoi qu'il en soit, la CGEM version Bensalah Choukroun, habillée en tailleur Chanel authentique et non de contrebande, nous fait changer de l'ex-bureau de Hourani qui défendait surtout les maâlmines et jamais les travailleurs de l'OCP ou de Taliouine. stop.
Des juges dans la rue, en attendant des procureurs et des présidents des tribunaux de première instance et des fonctionnaires qui s'appuient sur l'Etat providence. Le Nadi des magistrats, qui n'est pas un club de bridgeurs, a déployé des affichettes devant la Cour de cassation, comme dans les manifs de Bab El Had qui connaît un répit.
Parmi ces juges en colère, il n'y avait pas Adil Fathi qui avait adressé une demande à Ramid, le ministre de la Justice et des Libertés, sollicitant l'arrestation de l'eurodéputée d'origine marocaine Rachida Dati
Un appel qui est passé inaperçu en Europe. Heureusement, diront certains.
Enfin, il faut savoir que le Nadi des magistrats qui ne veut pas vivre comme un Nadi « cinimaï », réclame une aide financière au ministère de la place de la Mamounia, la plus triste des places de la capitale. Parce que d'après la Constitution, ils ne peuvent adhérer à des partis politiques ou à des organisations syndicales. stop.
Comment ça se passe au Nadi des juges chez nos amis espagnols ?
Confrontés aux drames quotidiens et aux multiples visages que prend la crise en Espagne, les juges d'instance ont le blues.
Ces dernières semaines, ils ont exprimé tout haut leur cas de conscience face au nombre croissant d'expulsions immobilières. Dans un rapport mandaté par le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) visant l'« accélération et la réforme des procédures civiles » et publié fin octobre, le groupe des six magistrats chargés de son élaboration a ajouté une annexe sur le surendettement familial, destinée à aborder le problème des expulsions.
Le texte critique les « mauvaises pratiques des banques » qui ont permis une « extension généralisée du crédit immobilier sans mesurer les possibilités réelles du débiteur ». Il propose des mesures destinées à éviter l'exclusion sociale des familles incapables de satisfaire les traites des prêts accordés durant le boom » du fait de la perte de leur emploi ou d'une forte baisse de leurs revenus. Le chômage touche un quart de la population active. stop.
Non loin de Chaouen, un ouvrier en bâtiment a été mordu par un serpent sur un chantier où l'on envisage de construire une auberge de luxe.
Transporté dans la ville des Chaouini, il tourna en rond parce qu'il n'y avait aucune piqûre pour calmer son mal. On téléphone à Rabat où là encore il y avait pénurie, ce qui aurait fait sursauter Bradbury l'auteur de « Chroniques martiennes »... stop.
Mesquinerie. Un chargé du matériel dans un département ministériel qui roule avec les mêmes têtes depuis longtemps, distribue trombones, papier, encre pour imprimante à qui il veut, comme s'il était « f'dar » son père comme on dit.
A l'heure de la transparence, ces petits bureaucrates qui utilisent les logistiques à des fins personnelles, donnent la nausée aux collègues qui s'insurgent contre cet état d'esprit, dans des services malsains où chefs, sous chefs et petits chefs, se croient à l'époque où la « idara » était une chasse gardée avec une armada de chaouchs, dont certains aujourd'hui ne viennent pas de Dar El Oumia. stop.
L'homme qui s'est suicidé à la prison de Hay Salam purgeait une lourde peine pour avoir mis fin à la vie de ses 2 filles âgées d'une dizaine d'années. L'auteur du double crime souffrait de troubles psychiques. stop.
A-die, fondation de Total, parle un langage vrai. Elle entend venir en aide aux personnes exclues du marché du travail et surtout du système bancaire. Aide qui s'adresse aux exclus de l'Hexagone, sait qu'il y a un système bancaire qui ne prête qu'aux riches et à ceux qui ont un emploi stable.
Alors qu'il y a des jeunes et moins jeunes sans ressources et sans emploi qui peuvent monter une affaire, appelée à devenir florissante. Dans bien des sagas des hommes qui ont réussi dans la vie, il y a souvent à l'origine des êtres qui sont partis à zéro, sans diplôme. Le système bancaire qui affiche l'exclusion vient à leur rescousse, une fois qu'ils ont démontré leurs premières preuves. Au Maroc l'exclusion bancaire tue la créativité du futur entrepreneur sans capitaux, dès le départ. stop.
Redal. Les mauvais payeurs, qui traînent les pieds pour payer leurs factures, craignent de nos jours les coupures impromptues. Parce qu'il y a la recharge du portable qui n'est plus stable, de la télé et l'inséparable « France 24 » qui connaît un regain d'intérêt depuis que ça barde au Moyen Orient qu'on avait cru revenir au calme précaire car, là-bas, rien n'est définitif. Sans oublier le chauffage qui permet de se réveiller aux aurores et de se mettre au chaud en début de soirée en regardant les programmes souvent mal barrés. stop.
Le marché du Mellah bien que délabré depuis le départ de ses habitants vers des contrées lointaines, reste encore le préféré de quelques retraités qui viennent acheter des petits artichauts appréciés par les derniers épicuriens que rien ne déroute quand il s'agit de faire du chemin pour se faire plaisir. On remplit son panier au lieu de l'insipide « mica » qui s'envole toujours dans le vent malgré la nouvelle réglementation, avant de jeter un regard sur l'oued où un bateau qui a fait rêver les gosses, vient d'ouvrir ses portes aux amateurs de fritures, sur une rivière où on n'a pas su préserver la nature. stop.
L'artisanat n'attend plus le mois de décembre pour montrer de quel bois, thuiya ou cèdre, il se chauffe. Des artisans confient leur savoir faire à des revendeurs qui protègent à leur manière le patrimoine.
Comme les caftans et les jellabas cousues mains de Khadija Zine à la Galerie du Jardin des Roses qui encourage les mains d'or dont la réputation a dépassé les frontières, dont notamment des Jabadors, taillés dans des tissus mœlleux qui font rêver. stop.
Profitons de ce saut dans cette galerie pour signaler la présence du kiosque de journaux, présent depuis l'ouverture de l'ex-Hilton, lors du premier sommet arabe où l'on trouve la presse internationale. Même accueil que du temps de Maurice Ferrez qui nous mettait de côté « Les Inrockuptibles »... stop.
Potins diplo. De Thomas (ex-ambassadeur de l'UE aujourd'hui entre Paris et Bruxelles), vient souvent à Marrakech où il possède une villa comme tous les bons visionnaires qui ont visé juste sur la stabilité du pays des saveurs et des mille et un Royaumes. stop.
La soirée bojolais où des Européens de Rabat triés sur le volet, se retrouvent dans une ambiance conviviale, a été reportée à cause du 1er moharrem, alors qu'aucun robinet n'était fermé. Apparemment, Diwan Sofitel a préféré jouer les modérés sans ticket modérateur... stop.
Des vendeuses de produits de beauté font du porte-à-porte pour proposer aux ménagères dont les mains sont parfois usées par les détergents « Javil » et le « Grizil » qui a tendance à disparaître de la cuisine. Certaines vendeuses offrent un échantillon au concierge peu tatillon, qui les laissent monter les marches pour vendre leur came. stop


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