Les ménagères et les mères de famille ne parlent plus que des augmentations des prix des légumes et du « zit » qui a mis l'huile sur le feu, 20 dh la bouteille de litre. C'est surtout la tomate passée à 10 dh, la jalbana à l'origine de la balbala, 25 dh le kilo, ainsi que l'artichaut - « el kok f'sandok » - 20 dh qui ont fait le tour des maisons. Si on avait augmenté par tranche, il n'y aurait pas de mécontentement général, mais, samedi matin, les surprises allaient crescendo. L'huile des pauvres à 20 dh, qui sert aussi bien à préparer des pastillas de rêve que des crêpes de fin d'après-midi, a suivi le mouvement des hausses des légumes comme si ça se tient et ça s'imbrique. Dès le mois d'août, on a parlé de sécheresse, de jafaf qu'aucun jefaf ne nettoie, de dégâts dans les potagers, mais ce n'est qu'à la veille de la mi-octobre que les hausses sont arrivées en pleine rentrée scolaire où des institutrices obligent des élèves sans ressources à apporter du papier Canson sur un air de Charleston ... stop. Si les grandes voix de la justice avaient parlé avant le Printemps arabe qui, mine de rien, apporte des changements dans la société marocaine loin d'être inerte, souvent sans tapage, on n'en serait pas là. Maintenant que des voix se délient sans provoquer de délit, les magistrats haussent le ton et certains anciens hauts cadres publient des tribunes à Casablanca qui feraient jaser la Tribune de Lausanne et au pays de Cocagne. La sortie la plus remarquable reste celle de Hammou Mestour qui dévoile bien des points pour la première fois dans « L'Economiste » qui donne la parole à ceux qui ont des choses à dire à côté des sempiternels bilans des banques. Hammou Mestour est magistrat honoraire et ancien président de la Cour d'Appel de Casablanca. « Décréter une loi ou prendre une décision n'a de force et d'effet positif que si elle prend en compte les intérêts de toute la collectivité. A ce titre, je me plais de citer l'exemple de la ville de Paris. Pour réduire le taux et l'effet de la pollution dans la ville, il a été admis d'autoriser la circulation à tour de rôle et un jour sur deux des véhicules pairs et impairs et de permettre à ceux qui ne bougent pas leurs voitures d'emprunter gratuitement le trafic urbain. Voilà un bon exemple à suivre ». Ce que le magistrat honoraire ne sait pas peut-être c'est que avant le Paris de Delanoë, l'ex-copain de Ben Ali et de la coiffora qui n'a toujours pas ouvert un salon à Djeddah, c'est la circulation tantôt paire tantôt impaire qui est pratiquée à Athènes depuis des années ainsi qu'à Mexico où le taux de pollution fatigue les descendants des Aztèques. stop. L'audit maudite. Dans le privé, c'est la mode de fouiner dans les comptabilités de la maison mère près de la mer ou dans l'arrière- pays. Mais il arrive que le concessionnaire de voitures ou chez l'entreprise de manutentionnaire, c'est une opération de bluff qui veut rassurer des travailleurs dont le salaire n'a pas bougé depuis plus d'une décennie. D'ailleurs, dans certaines boîtes moites, on ne publie aucun résultat d'audit qui fait sortir les opératrices et les secrétaires, pleines de varices à force de rester debout pour répondre aux appels de moul choukara, dans la rue, pour crier haut et fort leur désespoir. L'audit qui consiste à calculer le nombre de trombones achetées en automne et la quantité de papier carbone qui dépassent une demande ordinaire, c'est pas l'audit qui fait trembler les manitous qui mangent tout, ne laissant que des miettes aux damnés de la terre qui croient qu'ils ne trouveront pas mieux, en ces temps incertains, s'ils décident de changer de lieu. Dans le semi-public, l'audit c'est pas de la rigolade avec un commissaire aux comptes qui ne tient compte que de l'essentiel, tandis que dans le privé, ça peut rester une affaire privée pour calmer le jeu et les enjeux. stop. Bien des hôtels devraient prévoir une ou deux petites bouteilles d'eau minérale à disposer sur la table de nuit. Un petit geste, signe d'hospitalité qui ne ruine pas l'hôtel des dunes ou l'hôtel de clair de lune. Sans classification grandiose, une symbiose qui indique une référence, on peut penser à une petite corbeille de fruits de saison dont les passagers se souviendront. stop. Le soir de la victoire du onze qui commence déjà à faire oublier Gerets qui n'est pas parti à Knock-le-Zout où Vigon fait un show souvent au Casino, a poussé des automobilistes ravis à klaxonner toute la nuit. Jusqu'au petit matin, ceux qui ont fait la bringue ont continué à pavoiser comme si le pays avait remporté la World Cup. Certains dormeurs qui ne regardent pas la TV – nouvelle mode – ont cru qu'il s'agissait de mariage qui n'a plus de saison. stop. Tendance. Dans des enterrements qui rompent avec les traditions séculaires, on ne sert plus du pain du farrane et du miel selon le rituel. Au retour du cimetière, après la prière du Dohr avant 14h, on sert de grands plats, bœuf aux amendes ou poulet des grands jours. Ensuite, des plateaux de fruits de toutes sortes avec à la tête de ces délices, de l'ananas comme si on était dans les Caraïbes ... stop. Ouarzazate. Des membres du Conseil municipal font traîner des citoyens qui veulent récupérer leur terrain malgré les consignes de Benkirane qui ne peut pas être sur tous les tiranes... A suivre. stop. Soulimascope. Les professionnels du cinéma craignent la censure après la polémique endémique sur les cahiers des charges de la brigade légère de l'odieux-visuel. En fait, les vrais créateurs savent qu'on peut jouer des tours à la Mourakaba qui ne voit que les scènes apparentes qui paraissent décadentes. Quand on a du génie, on n'a pas besoin de tourner des scènes osées qui donnent la nausée au spectateur moyen qui en a pourtant vu d'autres, depuis qu'il capte l'autre monde. Les grands cinéastes font passer des messages sans passer par des scènes de dressage qui sous-estiment le spectateur. Enfin, il est vrai aussi qu'il n'y a pas que la censure éventuelle qui préoccupe. Le ministère, terre-à-terre, veut tout, aide à la production des œuvres cinématographiques – les grands mots - la numérisation – inéluctable – et la création des salles de cinoche qui ne se fera pas sans le privé. Comme ce cher Charles Zaâfrani parti là-haut, en abandonnant le cinéma Star à une Kissaria dial toub ou dial l'houb qui n'a jamais ouvert ses portes... stop. Mohammédia. Toujours aussi désirable avec ses palmiers, ses restaurants de fritures avec ou sans garniture. On vient maintenant en toutes saisons. Dans cette symphonie, l'Avanti Amphitrite de Mohammédia avance lentement mais sûrement. Une piscine qui donne sur la plage, un restaurant marocain digne des grandes maisons, un accueil chaleureux, le tout supervisé discrètement, sans commandement spectaculaire, par Giovani qui avait travaillé avec notre vieil ami Terzini du temps du Hyatt Regency, un ancien du Sheraton et du Hilton. L'Avanti, ex-Hôtel Samir, revu et corrigé, compte désormais parmi les étapes incontournables de la région puisqu'on vient de Casa, Rabat et Marrakech qui a toujours les yeux rivés sur l'Océan Atlantique dès que l'occasion se présente. Enfin, Constellation Hospitality a trouvé son bonheur dans la ville où Moulay Abdallah, le prince branché, avait lancé le ski nautique dans les sixties du temps de Surf Safari des Beaches Boys... stop. A l'Agdal, chez Moone, un traiteur qui ne porte pas l'enseigne pour la forme, on prépare toujours dans des cuisines propres des Quiches Lorraine, du tabouré, le couscous libanais, des merguez et des viandes d'une fraîcheur rare chez des bouchers – qui roulent et offrent au non-voyant – traduisez, comme on dit ici. L'endroit est recommandable parce que la maison tient le coup avec brio depuis une quarantaine d'années quand il n'y avait à l'Agdal que l'Entrecôte, la Buche et peu de troquets comme aujourd'hui où tout le monde trouve son bonheur. stop. Potes potins. Benny au Sofia Palace après un séjour à Paris où il ne s'est pas reconnu dans le nouvel environnement. stop. En parlant du Latino, on a dit Amina alors qu'il s'agit de Amira... Profitons-en pour ajouter Lotfi qui a trouvé un public attentif à Rabat. stop.