Rabat va inaugurer prochainement sa nouvelle autoroute ? La route côtière, des quais à Yacoub El Mansour en passant par les Oudayas, Gharbiya, El Borj et Karioun, accueille des cars, des camions et autres véhicules pourtant interdits par le wali en personne il y a quelque temps déjà. Pourquoi laisse-t-on de nouveau des véhicules courir à toute allure sur cette autoroute ? Après, on s'étonnera qu'on parle de la corniche de la boniche. Il faut savoir ce qu'on veut. Au risque de nous répéter, il faut voir les pauvres gens traverser cette route de la mort. De même qu'il faut voir les automobilistes venant des rues adjacentes qui attendent la voie libre pour rejoindre le défilé des 4 roues qui roulent en 4ème vitesse. stop. Autrefois - il n'y a pas très longtemps - on attendait à Rabat l'exposition de l'artisanat en décembre au théâtre national Mohammed V pour avoir une idée de ce qui se fait de plus beau dans les ateliers de cuir, dans les poteries - Sentissi continue de polluer l'atmosphère à El Oulja-, dans les manufactures de tapisserie, dans la dinanderie, etc. De nos jours, les dernières innovations sont montrées toute l'année. Grâce à l'esprit rénovateur du Roi écologiste, protecteur des arts, on est au courant, grâce à la télé - par ailleurs pas toujours rénovatrice comme on le verra plus loin - des dernières créations qui font honneur à l'esprit créateur des artisans. Du coup, l'artisanat n'a plus ce cachet classique qui lui donnait un caractère figé et artisanal parfois banal. De l'abat-jour revu et corrigé en passant par le cuivre refaçonné et les habits traditionnels redessinés, on a envie de tout acheter après avoir entendu les conseils de Amina Rachid. stop. Les échos de la vie carcérale (la plus ancienne rubrique qui parle des prisons). Quand nous avions soulevé le surpeuplement de la prison de Hay Salam, archi-pleine où des détenus dorment par terre, en ce mois de la célébration de l'Indépendance, nous n'avions pas pensé que Abdelhafid Benhachem allait en parler au Parlement. Voilà qui est fait et voilà qui indique que ça ne peut pas durer comme ça. A la prochaine fête, y aura-t-il des grâces qui pourront vider un peu les cellules bourrées ? On l'espère de tout cœur. Ceux qui méritent d'être relâchés et qui n'iront pas grossir les rangs des délinquants, n'attendent que la bonne nouvelle. stop. La Aoula, tantôt première, tantôt traînant les pieds à l'heure où les satellites ne pardonnent pas les lourdeurs, continue à obéir à un drôle d'audimat, nul en math. Comment peut-on programmer un feuilleton mexicain en dialecte libanais à une heure de grande écoute un dimanche soir, au moment où des citoyens, revenus de la forêt ou de la côte, veulent écouter des infos régionales, des divertissements ou des avertissements sur ce qui nous menace, en ces temps de vigilance ? Les programmateurs qui monopolisent une chaîne nationale zappent-ils sur le satellite pour voir que c'est pas le moment, un dimanche à 20 h !, de passer un moussalssal b'ssal b'la k'yass ? stop. Plus les anciens s'en vont, plus l'improvisation s'installe. Dans bien des administrations et des bureaux du secteur privé, il y a de moins en moins de responsables qui prennent des décisions tranchantes, adultes et homogènes. Parfois, le bateau à la dérive donne l'impression que le département administratif ou la société privée vont droit au mur. S'il n'est pas question de garder tous les grabataires de la terre, il faut au moins sauver les meubles avec un comité de sauvegarde où des vieux de la vieille continueraient à garder l'identité de la maison menacée par le « j'm'en foutisme » qui est à l'origine de tous les extrémismes. stop. Duo d'enfer. Généralement, ils sont deux à rouler sur une moto 103 tous les samedi soir entre l'Agdal et le Souissi, Bir Kacem et Hay Riad. Souvent bourrés à la vodka, ils s'attaquent à des piétons dès qu'ils voient qu'il n'y a pas de témoins. Tout y passe : sac, bijoux, argent et bien sûr portables insupportables. stop. Il faut voir ces parents qu'on ne classe ni parmi la middle-class ni parmi la tabaka moyenne et qui ont tout le mal du monde à élever leurs enfants. Ils se sacrifient pour que leurs gosses s'habillent comme les enfants des cadres. Ces parents se privent de tout pour que leur fils (ou leur fille) s'habille en telle ou telle marque à la mode qui coûte ici les yeux de la tête, alors que là-bas c'est justement destiné aux revenus moyens, tendance courante chez les citoyens. stop. 4 lascars débarquent dans une boîte non loin de la gare. Après avoir vidé une bouteille – les fêtards cotisent pour la forme – ils se sont acharnés, en pleine piste, sur un jeune dont la tête ne leur revenait pas. Sachant qu'il allait déposer plainte, ils se sont précipités pour le faire avant lui. On connaît le proverbe local : « s'bakni ouchka ». Mieux encore, ils veulent mêler le gérant de la boîte dans leur plainte. Depuis, ils font à ce dernier des menaces. C'est 5000 dh pour le tanazoul… Qui a dit que l'univers de la nuit était semé de belles étoiles ? Autres échos des bas-fonds de la nuit : un employé du soir, un pouilleux qui cherche à dépouiller les clients, a récupéré un portable volé par un de ses sbires qu'il a vendu à 300 dh au Mellah. Le même GSM de luxe a été revendu à 900 dh. Le plus beau, c'est que ces fumigles vendent un portable avec sa puce, comportant des noms connus dans la capitale… Ils ne prennent même pas le soin d'effacer la liste compromettante. stop. Qu'est-ce que la Jamaâ de Sidi H'mad ou M'hamed, province d'Essaouira, attend pour rendre à la piste impraticable en vélo, en moto ou en voiture, un semblant de vie. Des habitants sont prêts à payer le carburant du bulldozer de la jamaâ qui devrait se préoccuper des doléances de la maâmaâ. A suivre. stop. Chez Axa, avenue de la Résistance, il arrive que les préposés au guichet manquent d'imprimés, mais il faudrait alors informer la maison mère aussitôt afin que les clients reviennent. stop. Lalla Takerkoust, à 40 km de Marrakech. Un groupe de touristes d'ici se souviendra de son menu à 210 dh – ils étaient 20 – dans un restaurant qui se veut branché au milieu des branches de homaïda. Un tagine très exotique pour les vingt Marocains et des salades « maroucane », le tout pour 2100 dh payable monnaie trébuchante. Mieux encore, le gérant belligérant a menacé d'appeler les gendarmes quand le groupe a mis des doutes sur le montant de la facture. 500 mètres plus loin, ils se sont rattrapés avec des tagines savoureux sentant le terroir à 50 dh… stop. Dimanche dernier au JT, on a vu Lalla Aïcha habillée en veste rouge avec une élégance princière indiscutable. Voilà qui nous change des tenues de bien de nos dames et messieurs qu'on voit dans les cérémonies officielles avec des costumes cravates sombres et des tailleurs noirs ou gris, jamais sans la moindre couleur. Pourtant, le Maroc, avec ses mille et une richesses, pourrait permettre, ici et là, une petite fantaisie, une veste printanière, une cravate pleine de fraîcheur, etc., etc. Sur les invitations, on ne voit plus en bas en petits caractères « Tenue stricte »… Même le blanc n'est pas toujours toléré en été, la couleur par excellence des pays chauds. stop. L'affaire – qui n'en est pas une – de Marie N'Diaye (suite). Le pauvre Eric Raoult a été traîné dans la boue pour avoir dit que l'écrivaine, d'origine camerounaise, avait exagéré - affaire Florence Beaugé à part – comme si, en France, il fallait se taire chaque fois qu'on a peur d'être taxé de droite lepéniste. En fait, on n'a jamais été aussi libre en France que depuis l'arrivée de Sarkozy où la liberté d'expression explose dans la joie. Et ce n'est pas Marie NDiaye qui s'est fait un coup de pub avec deux mots assassins qui va nous faire changer d'avis. Nos lecteurs savent combien de fois au « Télégramme » on s'est payé de bons moments en parlant de Sarko avec modération, chaque fois que l'actualité nous l'a permis. Vivement la fin de cette polémique qui risque de devenir endémique dans la République des Lettres qui mérite mieux. stop. Bonne fête. A jeudi.