A travers huit ateliers de travail dédiés aux problématiques majeures du cinéma marocain, les Assises nationales du cinéma, tenues du 16 au 18 octobre à Rabat, apportent une plus-value certaine au chantier de mise à niveau et de valorisation du 7ème art, et constituent l'occasion d'évaluer le chemin parcouru après un demi-siècle de tradition cinématographique marocaine et de dégager les opportunités de développement du secteur. Réunissant plus de 300 participants, dont des acteurs institutionnels, des professionnels et des experts marocains et étrangers, ces Assises, premières du genre dans le secteur du cinéma, se veulent un espace libre et ouvert d'échange autour des forces et faiblesses de l'industrie cinématographique marocaine et des moyens de capitaliser sur les avancées réalisées pour donner un nouvel élan au secteur et augmenter sa compétitivité. Les ateliers programmés, deux jours durant, permettent, en effet, d'approfondir le débat autour des difficultés qui persistent au niveau de tous les cycles de production et de distribution, et de relever les enjeux d'ordre réglementaire, artistique et commercial liés à la pratique cinématographique dans notre pays, l'ultime objectif étant d'apporter des réponses concrètes aux préoccupations des professionnels et d'aider à l'élaboration d'une stratégie nationale intégrée pour développer la production cinématographique aussi bien sur le fond que sur la forme. Le premier atelier portant sur "la production nationale face à l'évolution technologique" se penche ainsi sur l'état des lieux et les perspectives de la production cinématographique, ainsi que sur les moyens de promouvoir le partenariat entre le cinéma et la télévision afin de relever les défis inhérents à l'évolution technologique. Pour y arriver, il s'avère prioritaire, selon la note de cadrage des travaux de cet atelier, de diversifier les sources de financement du cinéma, d'instituer une augmentation annuelle de 10 MDH des subventions étatiques destinées à l'industrie cinématographique, de doter le secteur d'un contrat-programme spécifique et de soutenir la commercialisation du film marocain à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Sur le volet de l'infrastructure, de la distribution, de l'exploitation et de l'investissement, qui fait l'objet du deuxième atelier, l'accent est mis sur la nécessité d'une intervention urgente et efficace des autorités publiques en vue de développer une infrastructure cinématographique solide (salles de cinéma, multiplexes ) à même de renforcer la compétitivité du 7ème art marocain et de démocratiser l'accès aux espaces de projection dans toutes les régions du Maroc. Pour leur part, les participants aux troisième et quatrième ateliers portant respectivement sur "les techniciens et les métiers para-cinématographiques" et "la formation et la qualification", s'attelleront à l'élaboration d'une charte d'honneur définissant les droits et obligations des techniciens du cinéma, ainsi qu'à la mise en place de programmes de formation ciblés au profit des professionnels, en partenariat avec des organismes spécialisés nationaux et internationaux. Le cinquième atelier passe, quant à lui, au peigne fin les relations entre le cinéma et les médias audiovisuels, faisant ressortir la complémentarité entre ces deux supports qui doivent mettre leurs ressources en commun, tandis que le sixième atelier traite des moyens d'assurer le rayonnement des festivals nationaux dédiés au cinéma, notamment à travers l'élaboration d'un agenda annuel des rendez-vous cinématographiques, toutes vocations confondues, et le soutien aux cinéclubs. La propriété intellectuelle, les droits d'auteur et la lutte contre le piratage figurent, par ailleurs, au menu du septième atelier qui sera l'occasion d'appeler à la mise en Âœuvre du partenariat liant les ministères de l'Intérieur et de la Communication, le Centre cinématographique marocain, l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale et l'Association marocaine de lutte contre le piratage. En ce qui concerne la réglementation et l'organisation du secteur, thème du huitième atelier, il s'agira de réfléchir aux modalités de restructuration de l'industrie cinématographique marocaine, de manière à ce qu'elle puisse gagner à la fois en abondance, en qualité et en diversité, représenter comme il se doit le Maroc lors des manifestations internationales et refléter la dynamique positive marquant le paysage culturel et artistique marocain.