Les industries culturelles, dont ceux du secteur cinématographique, doivent s'adapter aux nouveaux modèles technologiques et économiques, a indiqué mardi à Rabat le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri. S'exprimant à l'ouverture de la journée nationale du Cinéma, initiée sous le thème "Le cinéma national et les défis du numérique dans le cadre d'une approche participative", M. Naciri a précisé que toutes ces opportunités de l'ère numérique représentent aussi un défi pour les intervenants dans ce secteur. "La révolution numérique a entièrement métamorphosé notre environnement, standardisé nos pratiques culturelles et normalisé nos habitudes de penser et de créer", a-t-il poursuivi. "Ces mutations sont à l'évidence une chance extraordinaire pour les créateurs et les consommateurs", a fait remarquer le ministre. Il a toutefois regretté le manque de salles de cinéma, dont le nombre est passé de 250 et plus de 40 millions d'entrées à 67 salles et moins de 2 millions de spectateurs. Le souci premier, relève-t-il, est de préserver sinon de réhabiliter ce patrimoine et encourager la création de nouvelles salles sous forme de multiplexes et de trouver les synergies nécessaires entre les différents intervenants institutionnels et professionnels. Il a d'autre part tenu à rendre hommage aux réalisateurs et aux distributeurs, qui continuent à faire leur travail malgré la concurrence acharnée des nouvelles formes d'accès aux films, notamment les chaînes de télévision étrangères, l'Internet, le piratage, et la vidéo à la demande (VOD), qui se sont développés de façon alarmante ces dernières années. L'objectif de cette manifestation, a souligné M. Naciri, est de consacrer cette journée nationale à la réflexion sur le cinéma national et les défis de la technologie numérique, pour mieux cerner les enjeux relatifs à l'exploitation et la distribution, mais aussi les défis "qui vous interpellent en tant que producteurs ou industriels en charge de la fabrication des contenus sur des supports audiovisuel et ou cinématographiques". La présence du Maroc sur le champ de l'image et du cinéma constitue aujourd'hui un véritable défi civilisationel, a souligné le ministre, estimant qu'il est indispensable d'ajuster et d'harmoniser les outils de la politique cinématographique au contexte de la révolution. Par la suite, MM. Naciri et Nour-Eddine Sail, directeur général du Centre Cinématographique Marocain (CCM), ont procédé à l'inauguration du club Dar Diafa des Âœuvres sociales du CCM. Ce complexe est doté de douze chambres, d'un restaurant et d'une piscine. Initiée par le ministère de la Communication en partenariat avec le CCM, cette journée est marquée par l'organisation de deux ateliers sur les thèmes "Exploitation et défis de la technologie numérique" et "Cahiers des charges des manifestations cinématographiques".