Le nouveau code de la route, qui célèbre en ce mois d'octobre, son deuxième anniversaire, continue toujours de nourrir les débats au vu du bilan désastreux des accidents qui ne cessent d'augmenter et dont le coût socio-économique s'avère important. Contrairement aux attentes et aux espoirs, la réforme du code de la route n'a pas encore donné ses fruits, non seulement du fait de la hausse continue des accidents de la route mais aussi au niveau des comportements des usagers qui ne semblent pas assez convaincus de l'esprit de cette réforme. Pas plus tard qu'hier, mercredi 10 octobre, vers 5h30 du matin, un nouveau drame a été enregistré sur l'autoroute Casablanca-Settat au km 52 entrée nord de Settat, lorsqu'un autocar s'est renversé faisant huit morts et vingt quatre blessés. L'autocar en question venait d'Izegane à destination de la ville d'Ouazzane. L'accident s'est produit quand le chauffeur aurait perdu le contrôle du véhicule qui s'est renversé et a glissé sur une longueur de 160 mètres avant de percuter le mur de séparation des deux voie et une poutre de pont de la route secondaire liant la région de Tamdroust et Sidi Laidi. La violence du choc a fait que 8 passagers ont été projetés de l'autocar vers la voie ferrée située à proximité, ce qui a entraîné la suspension du trafic ferroviaire. Les blessés ont été évacués vers les urgences de l'hôpital Hassan II à Settat pour des soins et les cadavres de victimes déposés à la morgue du même hôpital. Il a été fait appel à un véhicule de traction des Forces Armée Royales pour enlever l'autocar, dégager l'autoroute et libérer ainsi la circulation. Signalons qu'après les 4.222 personnes tuées sur les routes en 2011, les huit premiers mois de l'année en cours ont enregistré 2.712 morts, avait indiqué au parlement le ministre de l'Equipement et des transports, Aziz Rebbah. Dans un exposé devant la commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants, M. Rebbah avait souligné que les accidents, au nombre de 44.902, ont pourtant enregistré une légère baisse de 0,38 pc mais avec une augmentation des accidents mortels (2.316 mortels, +4,37 pc). M. Rebbah semble déterminé à lutter contre l'hécatombe des routes, dont le coût socioéconomique (perte de vies humaines et conditions difficiles de la réhabilitation des victimes), est de l'ordre de près de 12 milliards de dirhams. Le ministre estime donc nécessaire une révision de certaines dispositions du Code de la route et ce en concertation avec les professionnels et la société civile. "Nous allons user de tous les moyens, outils et mécanismes pour pouvoir réduire les dégâts causés sur les routes", avait-il dit récemment en marge de la signature d'une convention de partenariat dans le domaine de la sécurité routière. Il a également annoncé que son département planche sur la mise en place d'une instance de régulation de la sécurité du transport, qui s'inspirera des expériences internationales en terme de prévention routière, précisant qu'une telle instance pourra fournir des données et des recommandations à même d'orienter les efforts vers une sensibilisation plus efficace sur la sécurité routière. M. Rebbah avait également souligné lors d'une réunion avec les professionnels du transport routier, la volonté de son département de réformer ce secteur à travers "une approche consultative qui procure les bases d'un dialogue permanent" et ce, en créant un comité représentant l'administration, les fédérations et les syndicats représentatifs "qui se réunit de manière permanente afin d'étudier les problématiques qui entravent le bon fonctionnement du secteur". Le ministre avait par ailleurs fait remarquer que le Code de la route était entré en vigueur sans la mise en place de la plate-forme d'appui administrative et technique nécessaire, estimant aussi que certaines amendes prévues par le Code de la route sont excessives et que le retrait du permis de conduire, qui est la seule source de revenus pour les professionnels, pose un problème sérieux pour ces derniers. Pour ces raisons et d'autres, les amendements à apporter doivent prendre en compte la préservation de la vie des citoyens et les intérêts des professionnels, a-t-il précisé. Peu importe le degré de perfection du nouveau code de la route, cela ne reste en fin de compte qu'un texte juridique qui requiert une mise en œuvre optimale mais aussi la conjugaison des efforts de tous les acteurs autorités, professionnels et citoyens usagers de la route, afin d'arriver à instaurer une trêve sur les routes nationales.