Les centres de contrôle technique, les propriétaires et les conducteurs des autocars seront soumis à des contrôles “sévères" pour faire face aux accidents de la circulation, a promis jeudi le ministre de l'Equipement et des transports, Aziz Rebbah. Dans une déclaration à la presse avant la tenue du conseil de gouvernement, M. Rebbah a souligné que les centres contrevenants “seront sévèrement punis et peuvent faire l'objet de retrait de licence et de poursuites pénales, parce qu'il s'agit là de la vie des citoyens". La responsabilité du détenteur d'agrément de transport par autocar faisant preuve de négligence (état des véhicules et contrôle des conducteurs) sera également engagée, a-t-il ajouté, rappelant, à cette occasion, la décision de renforcer le contrôle de l'état technique des autocars de transport de voyageurs au niveau des gares routières. Il a fait part de l'accélération de la cadence des appels d'offre relatifs au contrôle par radars et caméras sur les routes et dans les agglomérations, précisant que ce processus sera mis en place dans le cadre de la gestion déléguée en faveur du secteur privé qui bénéficiera d'un pourcentage des amendes perçues par l'Etat. Il existe “une obstination" chez certains conducteurs à enfreindre la loi, en dépit de la sévérité du Code de la route sévère et l'amélioration de l'infrastructure routière, a-t-il déploré, notant que les études ont démontré que 90 % des accidents de la route sont dus à des facteurs humains liés au comportement du conducteur. M. Rebbah a, par ailleurs, a fait état de l'intention de transformer le Comité national de prévention des accidents de la circulation en une agence de réglementation et de promotion de la sécurité routière, expliquant que l'approche préventive mettra en avant le comportement des conducteurs à travers les médias, l'art, l'éducation et la sensibilisation religieuse, en partenariat avec la société civile, le secteur privé, les compagnies pétrolières et les professionnels du transport. A cet égard, il a mis en avant que le ministère a reçu, dans le cadre d'un appel d'offres, 100 propositions de projets présentées par la société civile relatives à la sensibilisation à la sécurité routière qui seront financées à hauteur de 100 millions de dirhams, en plus de la mise en place d'une ligne verte permettant aux citoyens de signaler toute anomalie observée sur les autocars. Au début des travaux du conseil de gouvernement, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a, pour sa part, appelé à l'ouverture d'un débat national pour éviter les retombées négatives des accidents de la circulation, mettant l'accent sur la responsabilité individuelle des conducteurs et des propriétaires des moyens de transport car les lois répressives ne peuvent à elle seules suffire. Il a réitéré les condoléances du gouvernement aux familles des victimes des deux accidents de la route survenus lundi à Nador et Essaouira, qui ont fait 27 morts et 43 blessés suite au renversement de deux autocars de transport en commun.