Ces jours-ci, le mouton est d'actualité, monopolisant au plus haut degré les discussions de la plupart des citoyens, plus spécialement les couches défavorisées et dans une moindre mesure la classe moyenne. Reste que question Fête du sacrifice, ces deux couches se sacrifient un peu trop pour un événement attendu durant toute une année. C'est qu'il y a un os dans la moulinette. Cet os-là est aussi dur qu'un roc ! Il s'agit du crédit à contracter pour l'achat du mouton ! un crédit à même de donner un goût peu appétissant, voire amer, aux prochains mois – sinon prochaines années – de remboursement et qui s'annoncent toujours fort difficiles. Côté religieux, ce genre de crédit est illicite. Si l'on n'a pas les moyens, il faut s'abstenir et éviter de chercher des prêts à droite et à gauche, au prix de vendre des effets personnels pour les beaux yeux d'un mouton à la maison ! Sur ce chapitre-là, notre Prophète Sidna Mohammed – que la Bénédiction et le Salut soient sur Lui – n'a-t-il pas donné le bel exemple en immolant deux moutons : l'un pour Lui et Sa Famille et l'autre pour tous les Musulmans dans l'incapacité de se procurer le mouton en question ? Côté économique, le crédit contracté pour l'achat du mouton fera surtout le bonheur des banques et autres organismes «spécialisés dans la question» qui n'attendent que des occasions pareilles pour se frotter chaudement les mains et renflouer leurs caisses... avec une facilité déroutante ! Que les gens qui n'ont pas les moyens et qui cherchent à festoyer à n'importe quel prix sachent qu'une fois la fête terminée, l'effrayant et inévitable fantôme du crédit ne va pas tarder à hanter leurs nuits et leurs rêves (plutôt leurs cauchemars) lors des semaines, des mois et des années à venir. Car, en plus du remboursement du crédit demandé – avec tous les frais suspects de dossier glissés en sourdine – les fins de mois seront peu désirables, voire insupportables ! D'ailleurs, à propos de ces soi-disant frais de dossier sur lesquels comptent énormément les organismes de crédit, ils sont injustes, illégaux et... inhumains sachant leur raison d'être : essorer au maximum la poche du citoyen. Sans avoir la cynique idée de remuer le couteau dans la plaie de ce pauvre mammifère, disons que le non moins pauvre citoyen démuni, en ce qui le concerne, va continuer, pour une bonne période, à être constamment pris à la gorge par ses « bienfaiteurs » - traduisez : créanciers – qui n'ont, hélas, que le mot argent à la bouche. Ils suivent l'affaire avec un maximum... d'intérêt (s). Evidemment. Bref, dans cette affaire de mouton et, pour une fois, contrairement au proverbe bien connu, on ne prête qu'aux... pauvres ! Avec intérêts, évidemment...