Ce qui s'est passé à Tanger dimanche soir donne beaucoup à réfléchir. Il est temps que l'IRT football, qui ne cesse d'engloutir des millions de dirhams sans résultat positif, fasse le nécessaire pour éviter le pire. Si la saison écoulée, la victoire de Berkane par 0-3 a connu des incidents dramatiques en dépit de l'intervention courageuse des forces de l'ordre, le nul de la Jeunesse Al Massira obtenu à la 73ème minute, a provoqué la colère du public. Un point en quatre rencontres, une équipe sans âme, un comité dépassé, des recrues engagées à tort et à travers, 200 millions de centimes déjà dépensés et le poste de lanterne rouge bien mérité : les supporters qui adorent l'emblème de leur ville n'ont pu résister et ont envahi le terrain pour protester contre les dirigeants et les joueurs. Déjà au cours du match, on pointait du doigt le président Adel Defouf et on demandait son départ. Ils pensent qu'il n'y a plus de rêve de montée et que ceux qui dirigent le football à Tanger n'ont rien donné et doivent être « poursuivis en justice ». Des pancartes où il y avait toutes sortes de réflexion... A vrai dire, un public exemplaire qui encourageait sa formation en applaudissant même l'adversaire. Un fair-play au bon sens du mot. Tout allait pour le mieux et les agents de sécurité n'avaient pas à intervenir puisqu'aucun incident n'était signalé. Mais la 73ème minute était fatale. Le but égalisateur des visiteurs était une goutte qui fit déborder le vase. Envahissement de la zone du jeu devant la stupéfaction des policiers, des auxiliaires et des hommes d'intervention rapide qui intervenaient pour contenir la grande foule en colère. Des jets de pierre, des voitures endommagées, le grillage démoli, les bancs de touche détruits....Des actes de vandalisme, des agents blessés et un désordre total. Encore une fois, le stade du Marshane ne présente plus de sécurité pour le championnat parce que d'une part il ne se trouve pas loin du centre urbain, d'autre part les spectateurs peuvent arriver facilement au gazon s'ils dépassent le grillage. A vrai dire, les Tangérois sont plus chauds pour le football à Tanger car il constitue la honte et le déshonneur. Avec l'argent dépensé inutilement par la section footballistique, 10 milliards en 9 ans, l'ouverture d'un hôpital d'oncologie (ce que nécessite urgentement la population tangéroise !) aurait été meilleure et bénéfique. Le grand perdant de cette journée dominicale n'est autre que le président de l'IRT Adel Defouf qui heureusement n'était pas présent à la tribune : le pauvre homme a perdu la confiance de son public et les dernières élections au nom du PAM. Réunion urgente des autorités locales et le dossier IRT est sur le bureau des priorités. Maintenant le maire Fouad Omari, bras droit du président et lui aussi sociétaire du PAM, est entre le marteau et l'enclume. Son entrée au comité reste douteuse d'autant plus que la démission de Adel Defouf est à l'ordre du jour.