La vice-présidente du Sénat français, Mme Bariza Khiari, s'est dite "très sensible" aux évolutions du statut des femmes au Maroc et aux progrès de leurs droits, confortés par la nouvelle constitution qui a consacré le principe de parité, notamment sur le plan politique. "L'adoption, dans la nouvelle constitution, du principe de parité en politique notamment me parait fondamentale", affirme la sénatrice socialiste française dans un entretien à la MAP, à l'occasion de la célébration de la Fête du Trône. En fervente défenseuse des droits des femmes, elle insiste qu'on ne saurait, en effet, "laisser de côté la moitié de la population d'un pays en privant par des moyens divers celles qui le souhaitent de l'accès à l'élection". "Si une démocratie se veut représentative, alors les femmes ont un rôle à y jouer", soutient la sénatrice, également membre du groupe d'amitié France-Maroc à la Chambre haute du Parlement français. Elle rejette, en revanche, l'application d'"un principe arithmétique simple" qui "montrerait rapidement ses limites" puisqu'il s'agit surtout, selon elle, "de faire en sorte que les femmes puissent être présentes en grand nombre à tous les échelons de la vie administrative et politique". Mais, il faut aussi que les femmes marocaines soient "bien conscientes que l'égalité restera toujours un combat". Mme Khiari qui regrette que pour l'heure, les mesures "n'ont pas donné de résultats probants auprès des partis politiques", souligne, à cet égard, l'impératif de faire preuve d'"une grande pédagogie sur ces questions et pour que l'égalité ne demeure pas un vain mot, ce travail doit impérativement être fourni par les partis politiques". Une situation qui lui rappelle celle de la France au moment du vote de la loi sur la parité. "Dix ans après, on voit bien comment de réelles évolutions ont vu le jour. A tout le moins, on voit que la société marocaine est en avance par rapport aux élites politiques puisqu'elle a porté à la tête du patronat marocain, une femme. C'est une nouvelle qui me réjouit particulièrement", dit-elle. Au-delà des avancées en matière des droits de la femme, la nouvelle constitution du 1-er juillet 2011 est à saluer globalement, retient-elle, pour son apport en termes de consolidation de l'expérience démocratique du Maroc et son processus de modernisation qui "s'inscrit sur le temps long". A cet égard, la sénatrice tient à souligner que SM le Roi Mohammed VI "n'a pas attendu le printemps arabe, ni le mouvement du 20 février, pour proposer des réformes", comme en témoigne l'adoption déjà auparavant de la Moudawana qui "a toiletté un code de la famille obsolète, établissant des droits nouveaux pour les femmes" ou encore la mise en place de l'Instance Equité et Réconciliation, "montrant de ce fait une grande attention aux questions des droits humains, cherchant à être de son temps".