Bariza Khiari, vice-présidente au Sénat français. Durant la dernière décennie, nous avons constaté une belle évolution qui tient au Roi, avec la mise en place de la moudouwana. Les choses ne se passent pas réellement comme on le pense, mais ce texte est important pour l'égalité des hommes et des femmes et ça prouve la volonté d'instaurer le principe d'égalité entre les deux sexes. Cependant, les femmes n'utilisent pas suffisamment les textes coraniques et surtout les principes de liberté de la femme desquelles s'est inspirée la moudouwana. Ce sont les intégristes, malheureusement, qui utilisent ces textes tout en les manipulant. Aujourd'hui, ce sont les juges qui doivent être formés pour la bonne application de la moudouwana. Sur le plan politique et du respect du quota des femmes, il va sans dire qu'il y a eu une régression du nombre des femmes dans le gouvernement. L'égalité est un combat que les femmes doivent continuer à mener. Ce constat n'est pas spécifique au Maroc, car même en France les femmes ne cherchent pas à consolider leurs droits. Et le droit salarial en est la preuve. Quand je vois des femmes qui travaillent avec toute leur énergie et dans tous les secteurs productifs, en plus de l'éducation des enfants, ça veut dire que leur contribution est efficace. Mais on ne leur laisse pas beaucoup de place pour évoluer, comme partout ailleurs. Il faut faire attention et continuer le combat.