Une délégation de 9 sénateurs français s'est rendue en visite en Maroc, du 13 au 18 septembre. A l'issue de leur visite, ils ont assuré leur soutien au projet d'autonomie du Sahara proposé par le gouvernement marocain. Retour sur le travail de réflexion menée par cette délégation. celine girard (avec agences) N euf sénateurs français du groupe d'amitié parlementaire entre le Sénat français et la chambre des Conseillers étaient en visite au Maroc pendant 6 jours. Le but de cette semaine de déplacement officiel était d'aller sur le terrain, au Sahara, pour «se rendre compte d'un certain nombre de réalités», comme l'a indiqué Christian Cambon, Président du groupe d'amitié parlementaire entre le Sénat de France et la Chambre des Conseillers du Maroc. Au cours des échanges avec différentes personnalités politiques marocaines, deux thématiques principales ont été abordées : le problème central du Sahara mais aussi la problématique de l'eau. Après s'être rendus à Laâyoune et Dakhla pour «prendre la mesure» de la situation, les sénateurs français ont assuré à leur retour leur «soutien à la proposition du gouvernement marocain d'une autonomie». Revenant sur la réflexion menée pendant ces jours de visite, Christian Cambon, qui s'exprimait au nom du groupe, a évoqué la difficulté de trouver une solution pour le Sahara, et notamment l'impossibilité de réaliser le projet de référendum. Bariza Khiari, sénatrice du groupe socialiste, a réaffirmé cette opinion évoquant «l'impossibilité de la première voie considérée, constatée par l'ONU». La question de la sécurité a également été soulevée, suite à l'enlèvement des 5 Français au Nigéria. Le président du groupe d'amitié parlementaire a souligné son inquiétude face aux «poches de terrorisme et de subversion» présents dans la région sahélienne. Bariza Khiari a également souligné le poids des tensions dans la zone sahélienne, devenue « foyer de terrorisme et de groupes obscurantistes » et déstabilisée par des « traffics divers et variés». Ces nouveaux éléments constatés au cours de cette visite ont fortement contribué au positionnement du groupe en faveur du plan d'autonomie proposé par le Maroc. La proposition du gouvernement marocain d'une autonomie est ainsi apparue aux sénateurs francais comme «une solution concrète et réalisable». «C'est une proposition que nous soutenons, considérant qu'il s'agit d'une base concrète et sérieuse de négociation», a indiqué Christian Cambon, avant de souligner le «besoin de paix et sérénité des populations locales» dans ce processus. La délégation a assuré que la France aiderait et accompagnerait cette solution «par tous les moyens». Au cours des visites, les sénateurs se sont particulièrement intéressés au développement des infrastructures dans la zone. «Nous avons vu l'évolution de cette zone, au niveau économique, pour rendre ce terroritoire viable», a déclaré Barisa Khiari. Concrètement, dans cette perspective du développement des infrastructures, Christian Cambon a indiqué que le soutien au projet d'autonomie se ferait en partie par un appui aux investissements français dans la zone, tout en soulignant la prise en compte de la dimension humaine, très importante dans le processus. Bariza Khiari, sénatrice du groupe socialiste, est revenue sur la portée du projet au niveau méditerranéen, soulignant la difficulté actuelle d'avancer dûe «aux points de tension» du bassin méditerranéen. Evoquant le potentiel et la «complémentarité» des pays du Sud, elle a indiqué que « l'UPM (Union pour la Méditerranée) ne pourrait se faire sans cet ensemble régional puissant». Enfin, concernant la position du parti socialiste qui a longtemps appuyé le principe d'auto détermination des peuples, elle a indiqué que « cette voie apparaît comme datée, et elle n'a pas été opérante» dans le cas du Sahara. « Le Maroc est sur la bonne voie. Le Maroc a fait le choix de continuer» a conclu Jean-Pierre Plancarde, du parti radical de gauche (RDSE).