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Fragilisé par le scandale qui éclabousse son prédécesseur, le président de la FIFA n'entend pas quitter son poste et nie toute responsabilité Blatter dans la tourmente
Depuis une semaine Sepp Blatter vit des jours difficiles. Le président de la FIFA (76 ans) est sommé de se justifier sur le nouveau scandale qui touche l'instance dirigeante du foot mondial. Mercredi dernier, la chaîne anglaise BBC rendait publique la décision de la Cour Suprême suisse confirmant que son prédécesseur Joao Havelange (1974-199) et l'ancien vice-président Ricardo Teixeira ont touché plusieurs millions d'euros de pots-de-vin de la part de la société ISL. Déjà éclaboussée l'an dernier par l'affaire de la tentative d'achat de voix par Mohamed Ben Hammam (lire par ailleurs), la FIFA fait tout pour éteindre le feu. Hier, son comité exécutif a adopté un nouveau code éthique (qui annule notamment toute prescription pour les affaires de corruption) et a détaillé la composition de deux nouvelles entités au sein de sa commission d'éthique : une chambre de jugement et une chambre d'investigation (ou siégera Noël Le Graët, le président de la FFF). La concrétisation d'une mesure phare de Blatter, réélu à l'été 2011 sur la promesse d'un « grand nettoyage » et qui a, ces derniers mois, lancé plusieurs groupes de réflexion et créé une commission indépendante de gouvernance qui réunit des personnalités extérieures (dont François Morinière, le directeur général de la SNC L'Equipe). « Si on ne veut plus de moi, je partirai sans discussion Aujourd'hui, Blatter pourrait être la victime de cette moralisation. Sa première réaction à l'affaire ISL expliquant que ces versements n'étaient à l'époque pas contraires à la loi de la Confédération helvétique et qu'ils « pouvaient être déduits des impôts à titre de frais professionnels », a suscité de sérieux remous. Dans les rangs anglo-saxons, ils ont été interprétés comme une légitimation d'un système corrompu, au même titre que les tentatives de la FIFA de trouver un accord confidentiel en 2010. Le parlementaire anglais Damian Collins parle de « couvercle mis sur cette affaire », le député européen allemand Reinhard Bütikofer estime qu' « il est dès lors prouvé que Blatter fait partie du système endémique de corruption de la FIFA ». Le président de la Fédération allemande, Wolfgang Niersbach, s'est, quant à lui, déclaré « choqué », tandis que le président de la Ligue, Reinhard Rauball, réclame sa tête. Même certains alliés mettent en cause sa ligne de défense. « Si le président de la FIFA ne reconnaît pas que ces versements ont été faits pour le profit personnel de ces anciens dirigeants, et qu'on a tenté de les dissimuler, c'est difficile de croire qu'il peut être celui qui va réformer la FIFA », estime Sylvia Schek, membre de l'organisation Transparency International et qui avait conseillé Blatter dans sa réforme. Pour le moment, Blatter continue de faire le dos rond. Hier, après avoir répété qu'il n'était « pas au courant des pots-de-vin », il a expliqué qu'il ne voyait aucune raison de démissionner. « Il ne suffit pas que quelqu'un dans la presse dise « Démissionner », a-t-il répliqué. Si quelqu'un veut que je me retire, qu'il en fasse la demande devant le Congrès (qui réunit les fédérations membres de la FIFA et élit le président). Si on ne veut plus de moi, je partirai sans discussions ». – J. Ba.