Après plusieurs poursuites à l'encontre de conseillers dans des affaires d'autorisations illégales, de construction anarchiques à Sidi Bouzekri, le dixième vice président, élu sous l'étiquette PAM, qui avait une délégation de signature au service du plan, a été condamné mercredi par le tribunal de première instance à deux ans de prison ferme assortis d'une indemnisation au profit des Habous de 100.000 dirhams. Poursuivi pour escroquerie, réalisation d'un lotissement clandestin sur des terrains appartenant aux Habous, exploitation et vente de terrains des Habous, en flagrante violation des règlements en vigueur, le vice président a comparu, en état d'arrestation, devant les autorités judiciaires compétentes qui ont annoncé le verdict de culpabilité. Les déclarations d'une conseillère, arrêtée après avis de recherche, et toujours en instruction, seraient derrière cette arrestation. Des plaintes de citoyens bernés par ces élus corroborent les accusations. Mais l'affaire a été déclenchée après les plaintes des services des Habous de Meknès sur des agressions multiples et des pratiques illégales survenues sur des terrains appartenant aux Habous à Sidi Bouzekri. Sur le plan politique, c'est un vrai scandale. C'est le troisième conseiller municipal de l'actuel conseil qui se trouve derrière les barreaux. Et l'affaire n'est pas close. D'autres poursuites et de possibles condamnations sont plus que probables. L'affaire remonte à la fin de juillet lorsque 13 personnes, poursuivies en état d'arrestation pour rébellion, attaque et résistance pratiquée avec violence envers des représentants de l'autorité publique, destruction, dégradation et dommage, mise volontaire du feu à des véhicules appartenant à l'autorité publique, sont arrêtées sur ordre du parquet dans l'affaire dite Sidi Bouzekri, concernant la lutte contre l'habitat anarchique dans la cité ismaïlienne. Des véhicules ont été brûlés, calcinés dans un mouvement de résistance des habitants des quartiers Al Amal et El Inara, quartiers appartenant jadis à la commune Azzaitouna. Après ces condamnations en série, on se demande si l'actuel conseil pourrait encore se prévaloir d'une quelconque légitimité. Deux vice présidents sous les verrous, une conseillère en instruction, d'autres conseillers sont poursuivis dans des affaires d'infractions à la loi. Des communiqués émanant de l'opposition déplorent l'état d'abandon qui sévit dans plusieurs quartiers, qui touche pratiquement tous les espaces verts de la cité. Le climat délétère et l'ambiance malsaine qui règnent risquent de sonner le glas d'un conseil déjà agonisant, en tout cas discrédité et atone.