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Affaire des constructions anarchiques à Dkhissa Le président de la commune, deux vice-présidents, le Khalifa du caïd et le Moqadem écopent de 18 moisde prison
Après la fin des plaidoiries, le tribunal de première instance de Meknès a rendu son verdict, mardi, dans le procès de l'habitat anarchique à Dkhissa. Poursuivis en vertu des articles 248, 360, 361, 540 et 542 du code pénale pour corruption, livraison d'autorisations non-conformes à la loi en vigueur, complicité dans la prolifération de l'habitat anarchique et non réglementaire et escroquerie, le président de la commune, Mohammed G., ses deux vice-présidents, Hamid Z. et Hicham A., le Khalifa du caïd, Hamid S. et le Moqadem, Hamid A. sont condamnés, chacun, à 18 mois d'emprisonnement ferme assorti d'une amende de 50.000 dirhams. Les trois techniciens de la commune, Driss H., Mbarek T. et Mohammed F. ont écopé d'une peine d'une année d'emprisonnement ferme assorti d'une amende de 50.000 dirhams. 10 «lotisseurs» clandestins sont condamnés par le tribunal à 6 mois d'emprisonnement ferme assortis d'une amende de 10.000 dirhams. Les faits de ce scandale urbanistique à Dkhissa, à quelques 15 kilomètres à l'Est de Meknès qui donne, actuellement, l'impression d'une ville satellite en construction, remonte à la fin du mois dernier. Vu le gravité de la situation dans cette commune rurale, le parquet avait ordonné, le mercredi 22 février dernier, la poursuite, en état d'arrestation du président de la commune, de deux conseillers, de 3 techniciens appartenant aux services du plan de la commune, du Khalifa du Caïd, d'un Moqadem et d'autres personnes impliquées dans la vente de terrains et les constructions anarchiques qui se sont développés à un rythme effrénée dans la commune. Des douars se sont transformés en quartiers à Zoulite, Ouled Said, Ouled Abdellah Rahou, Lmakhater, Ouled Hssine et Tamasna. Les constructions anarchiques non réglementaires pullulent comme des champignons dans un milieu rural nullement préparé à ce type d'agression en béton. Il aura fallu, comme à Sidi Bouzekri d'ailleurs, un différend entre ayants droits, un fait anodin, pour lever le voile sur un vrai scandale urbanistique à la commune de Dkhissa. Plus de 4000 constructions anarchiques ont vu le jour dernièrement sur des hectares appartenant à des ayants droits en tant que terres collectives. Le scandale de Dkhissa a éclaté après celui de Sidi Bouzekri où des hectares appartenant aux Habous ont été exploités dans le cadre de constructions anarchiques constituant l'une des affaires les plus retentissantes à Meknès avec un affrontement entre les forces de l'ordre et des habitants bernés par des élus, affaire d'ailleurs toujours d'actualité avec l'arrestation d'une conseillère municipale qui était en cabale depuis plus de six mois. Ce nouveau drame relatif aux crimes urbanistiques fait ressurgir une nouvelle donne: ce ne sont plus des terres appartenant aux Habous, ce sont des terres collectives. Ce ne sont plus des démunis qui s'entassent dans des baraques, ce sont des constructions en dur, sur des superficies dépassant les 120 m2, de vrais lotissements clandestins. On se demande d'ailleurs si ce scandale ne va pas hypothéquer l'efficacité du futur plan d'aménagement de l'agglomération de Meknès dont la réalisation a été confié à un bureau d'études international.