Après plusieurs poursuites à l'encontre de conseillers dans des affaires d'autorisations illégales, de construction anarchiques à Sidi Bouzekri, une conseillère, activement recherchée par la police et faisant l'objet d'un avis de recherche depuis juillet dernier, a été arrêtée mardi dans son domicile, apprend-on de sources officielles. L'affaire remonte à la fin de juillet lorsque 13 personnes, poursuivies en état d'arrestation pour rébellion, attaque et résistance pratiquée avec violence envers des représentants de l'autorité publique, destruction, dégradation et dommage, mise volontaire du feu à des véhicules appartenant à l'autorité publique, sont arrêtés sur ordre du parquet dans l'affaire dite Sidi Bouzekri, concernant la lutte contre l'habitat anarchique dans la cité ismaïlienne. Des véhicules ont été brûlés, calcinés dans un mouvement de résistance des habitants des quartiers Al Amal et El Inara sur fond de lutte contre l'habitat clandestin et anarchique dans ses quartiers appartenant jadis à la commune Azzaitouna. L'étincelle a eu lieu lorsque les forces de l'ordre sont allées assister les autorités locales qui s'apprêtaient à procéder à la démolition des constructions illicites, surtout des murs destinés à cacher des constructions qui foisonnent comme des champignons tout le long de Oued Boufekrane. L'intervention qui a eu lieu très tôt le matin, a été mise à mal par les protestations d'une population, elle-même victime de la cupidité de certains élus qui ont favorisé ce cancer urbanistique en toute impunité. Se sont plusieurs hectars qu'on s'apprêtait à exploiter en habitat non réglementaire avec la complicité de certains élus connus et reconnus et surtout d'une myopie inquiétante et qui en disait long sur ces pratiques des auxiliaires de l'autorité. Pendant longtemps, la myopie ambiante et parfois la complicité visible a permis d'encourager ces pratiques douteuses où des conseillers identifiés font des enceintes en béton pour permettre des constructions à l'intérieur. Un jour, par miracle, ces enceintes disparaissent pour laisser voir des habitations d'un autre âge hypothéquant la restructuration de cette zone et qui portent atteinte à l'image de marque de la cité. Cette pratique qui a permis à des «rapaces»de contourner la loi et de bâtir sans respect des normes en vigueur, constituait un danger réel pour la population et une source d'enrichissement illicite et illégal qui allait faire éclater un vrai scandale dans le domaine urbanistique de la cité ismaïlienne. La situation est devenue intolérable et l'exploitation de ce phénomène inacceptable. A l'époque, la conseillère K.Z, élue sous l'étiquette PAM, a été pointée du doigt comme étant l'instigatrice de la rébellion, et une des bénéficiaires de cette anarchie. Depuis, elle a été en cabale. Son arrestation devrait éclairer bien des zones d'ombre dans ce dossier. Sur le plan politique, on se demande si l'actuel conseil pourrait encore se prévaloir d'une quelconque légitimité. Un vice président est sous les verrous pour corruption, d'autres conseillers sont poursuivis dans des affaires d'infractions à la loi. Le conseil, lui-même, n'a pu tenir sa session pour approuver le projet de budget après 6 sessions avortées. Le climat délétère et l'ambiance malsaine qui règnent depuis les dernières échéances électorales risquent de sonner le glas d'un conseil déjà agonisant.