Depuis longtemps, les gestionnaires de la chose publique à Meknès se sont engouffrés petit à petit dans «un discrédit» qui ne dit pas son nom auprès des populations. Un discrédit à la mesure de la déception après tant d'espoirs dans des responsables qu'on croyait visionnaires mais qui finissent par révéler des incohérences «dégoûtantes». Ce discrédit pousse le commun des meknassis à rejeter toute implication dans des projets jugés douteux. La déception est à la mesure des espérances nourries par des discours pompeux qui se sont révélés à la longue des exercices de style qui n'ont aucun sens parce que dépourvus de principe éthique qui puissent les rendre crédibles. Encore une fois, des inspecteurs de l'IGAT, (Inspection Générale de l'Administration Territoriale), sont revenus sur le territoire de la commune. Mission, selon des sources dignes de foi, contrôler la prolifération de l'habitat non réglementaire dans la cité ismaïlienne et déterminer les responsabilités. La commission a pu constater, de visu, un scandale urbanistique sans précédent au quartier «Al Inara», où 3 hectares, soit quelques 300 lots, non réglementaires, ne possédant aucun document d'urbanisme, sont cédés par des personnes connues à une frange de la population dans le besoin moyennant des sommes conséquentes. A Dait Benbouchta, ce sont 5 hectares qui subissent le même sort, 23 maisons, déjà construites et habitées à Douar Moussa. Les ventes, illégales et illégitimes, source d'enrichissement illicite de plusieurs responsables dans l'ex commune Zaitouna, se font par des actes des «Adouls». A «Kariane Haj Driss», de vrais immeubles non réglementaires sont construits, posant un vrai problème de sécurité publique. Même cas à «Kariane Sabouni». Les inspecteurs de l'IGAT, se sont penchés aussi sur plusieurs constructions douteuses, et sur des documents du bureau des plans de la municipalité. Le crime urbanistique dans la ville impériale est flagrant. Les responsables sont connus mais c'est l'impunité qui empêche une dissuasion agissante. Les irrégularités révélées par l'IGAT lors de son passage à Meknès, nous rappellent les infractions qui ont motivé la destitution de l'ex président M.Aboubakr Belkora: octroi de huit permis de construction ainsi que de 18 permis d'habitat d'une manière illégale, non application de la procédure relative aux infractions dans le domaine de l'urbanisme et dont le nombre atteint 500 cas, dérogation octroyée à l'épouse du président relative à la construction d'une résidence composée de 200 appartements dans une région de zone Villas et construction d'un cinquième étage non autorisée. Le président avait à l'époque délivré trois certificats illégaux relatifs au même projet et la propriétaire avait, selon le rapport d'inspection, bénéficié d'une exonération illégale des impôts estimée à plus d'un million de dirhams, sur les opérations de construction sous prétexte qu'il s'agit de l'habitat économique. Autre fait marquant concernant la problématique de l'urbanisme à Meknès, l'affaire de falsification des cachets de l'Agence Urbaine, toujours en instruction, la falsification des cachets de la commune avec deux fonctionnaires et une autre personne poursuivis en état d'arrestation. Le «grand mal» à Meknès, source d'irrégularités multiples et d'enrichissements illicites, serait donc, sans conteste, l'urbanisme. Depuis longtemps, plusieurs voix se sont élevées pour demander une enquête globale, tous azimuts à Meknès sur les problèmes d'urbanisme. A commencer par Ras Aghil, l'habitat anarchique qui se propage à Sidi Bouzekri, la surélévation, les problèmes d'urbanismeà Hay Al Inara, Kariane Sabouni, Douar Moussa La méthode est connue et reconnue: on fait une enceinte, une clôture, autour d'une parcelle, on la divise en lots, on vend, des constructions anarchiques sont plantées à l'intérieur de l'enceinte. Un beau jour, la clôture disparait et on découvre tout un quartier de constructions anarchiques. Il va de soi que les représentants des autorités locales sont avertis mais la myopie ambiante à l'époque, a favorisé ce type de comportement. D'ailleurs, la commission actuelle a été dépêchée sur les lieux, selon des sources dignes de foi, sur demande de nouveau wali, M. Mohammed Fouzi. Comment toutes ces irrégularités sont-elles rendues possibles sans aucun contrôle ? Qui sont ces personnes qui se sont enrichies en dénaturant le cachet architectural d'une ville impériale? Le rapport de la commission va sûrement lever le voile sur ce qui s'apparente déjà à un vrai scandale dans la cité ismaïlienne qui rappelle si besoin est, la nécessité de mettre en œuvre les lois en vigueur, notamment en matière de détermination des responsabilités et de la stricte application des dispositions juridiques pour lutter efficacement contre la prolifération des constructions illégales et garantir la sécurité des citoyens et la protection de leurs biens.