Près de 900 Soudanais du Sud ont trouvé la mort à la fin de l'année 2011 et au début de cette année lors d'affrontements tribaux entre éleveurs de troupeaux, annonce lundi dans un rapport la Mission des Nations unies dans ce pays. La Minuss reproche également à l'armée du Soudan du Sud, dernier-né des Etats indépendants de la planète, de ne pas protéger suffisamment à cet égard les populations civiles. Lors de l'un des épisodes les plus sanglants depuis l'indépendance proclamée en juillet 2011, quelque 7.000 jeunes gens armés jusqu'aux dents de la tribu des Lou Nuer ont attaqué fin 2011 des villages de la tribu rivale des Murle, dans l'Etat de Jongleï. Ils ont fait main basse sur des dizaines de milliers de têtes de bétail et enlevé des femmes et des enfants. Cette attaque s'est traduite par le déracinement de dizaines de milliers d'habitants et la mort de 612 personnes. Quelque 276 personnes ont péri par la suite lors de raids de représailles, précisent les Nations unies. Le rapport de la division des droits de l'homme de la Minuss fait état d'un bilan des victimes inférieur aux estimations initiales des autorités locales, qui évoquaient entre 2.000 et 3.000 morts. Il critique l'armée de Juba, la SPLA, pour ne pas avoir fourni de protection adéquate aux civils alors qu'elle avait été prévenue de ces attaques et affirme que la Minuss, qui compte environ 5.780 soldats, policiers et observateurs militaires sur le terrain, n'a pas pu empêcher ces violences faute d'effectifs et de matériels suffisants. Dans un communiqué, la Haute-Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, estime pour sa part qu'il est vital que «les auteurs et instigateurs de tous bords répondent de leurs actes». Le vol de bétail, qui est une activité traditionnelle dans cette région d'Afrique de l'Est, est une source majeure de frictions entre groupes ethniques.