Dans sa stratégie 2012-2016 concernant le Maroc, le BAD compte accompagner son gouvernement dans ses efforts de réformes et de mise en oeuvre des stratégies sectorielles à travers un programme de travail, qui a été défini conjointement avec les pouvoirs publics. Ce programme a fait l'objet d'échanges également avec les partenaires au développement. Les domaines d'intervention communs et les opérations qui feront l'objet de cofinancement ont été identifiés. Par souci de sélectivité et de complémentarité, l'intervention de la Banque prend en compte les domaines de concentration des autres partenaires évoluant dans les autres secteurs. Afin de soutenir l'amélioration du climat des affaires et le développement des initiatives PPP, la Banque explorera la possibilité d'interventions directes dans le secteur privé. Au titre de ce pilier, la Banque poursuivra, en coordination avec la Banque mondiale et l'Union européenne, son appui aux réformes visant à soutenir la transformation qualitative du cadre institutionnel de mise en oeuvre et de suivi des politiques économiques et sociales du pays. La priorité sera ainsi accordée à la consolidation et à l'approfondissement des réformes dans les domaines prioritaires arrêtés par le gouvernement (proximité, participation et responsabilisation). L'action de la Banque contribuera à renforcer l'efficacité de l'administration afin de rendre celle-ci apte à promouvoir une gestion de proximité et à contribuer au renforcement de la compétitivité de l'économie. Les interventions de la Banque s'attacheront à promouvoir un cadre institutionnel de coordination des politiques sectorielles et de mise en oeuvre efficace des réformes dans le domaine de l'environnement des affaires pour améliorer davantage les règles régissant les activités du secteur privé. La Banque accompagnera les axes prioritaires du programme de modernisation de l'administration, à savoir : - la consolidation de l'efficacité et de l'efficience de l'Etat dans la gestion des ressources budgétaires et humaines ; - le développement de l'administration en ligne (e-Gov) en faveur de l'amélioration des relations administration-usagers du service public; - le soutien à la réforme de la loi organique relative aux lois des finances ; - l'appui au processus de territorialisation et de régionalisation avancée par le développement des compétences et de l'entreprenariat, notamment en milieu rural. La poursuite du PARAP, sera menée parallèlement avec les réformes de modernisation du secteur financier, à travers le PADESFI. Ce dernier, soutenu par la Banque et la Banque mondiale, vise à améliorer l'accès des populations et des entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME) aux services financiers. Le PADESFI constitue, non seulement, une réponse aux turbulences du marché financier international qui appellent une vigilance accrue, mais s'inscrit également dans le cadre des efforts de diversification de l'économie en renforçant la mobilisation des ressources requises pour le financement des investissements. Dans le même temps, la Banque apportera son soutien aux réformes visant à renforcer l'adéquation formation-emploi. Afin d'aider le Maroc à répondre au mieux aux revendications sociales issues du contexte sous régional, l'action de la Banque prendra en compte la nécessité de mettre en cohérence l'offre et la demande de compétences sur le marché du travail. Il s'agira, avec les autres partenaires au développement, de soutenir l'employabilité des jeunes diplômés, en appuyant la qualité de l'enseignement supérieur et du système de formation professionnelle et technique. Le concours de la Banque s'attachera également à accompagner les autorités dans le perfectionnement des mécanismes mis en place pour assurer une meilleure insertion des diplômés dans le marché du travail, à travers l'adéquation entre les besoins du marché et les compétences fournies par les systèmes d'enseignement et de formation. Résultats et cibles du pilier II Dans le cadre de ce pilier, en privilégiant le développement des infrastructures vertes, l'action de la Banque s'inscrit en cohérence avec les priorités du gouvernement, contribuant ainsi à asseoir les bases d'une croissance durable à travers la promotion des énergies propres et à la préservation des ressources en eau. L'action de la Banque soutiendra également la mise à niveau des infrastructures de nature à renforcer la compétitivité des entreprises (disponibilité logistique, réduction des coûts de production, etc.), favorisant ainsi la création d'emplois pérennes. Secteur de l'eau : la Banque, à travers son soutien à ce secteur particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques), s'attachera à renforcer la synergie entre la nouvelle stratégie de l'eau, élaborée en 2009, et le Plan Maroc vert (PMV), lancé en 2008, qui offrent un cadre stratégique d'une politique volontariste orientée vers la préservation des ressources en eau, et leur gestion d'une manière durable. Les objectifs du gouvernement dans le domaine de l'eau s'articulent autour de trois axes : - la généralisation de l'accès à l'eau potable pour l'ensemble de la population ; - le renforcement du secteur de l'assainissement liquide ; - la rationalisation des ressources d'eau d'irrigation ; et - la pérennisation et la sécurisation des infrastructures existantes. Ces axes supposent un investissement accéléré et soutenu avec un recentrage de la politique sur la gestion de la demande et de l'économie d'eau dans l'irrigation et le service public. La Banque, qui affiche une longue expérience dans le secteur de l'eau au Maroc a contribué efficacement à la mise en oeuvre d'un cadre institutionnel et réglementaire pour une gestion intégrée des ressources hydriques par l'appui à la réforme de ce secteur. Elle continuera à appuyer les plans d'actions issus de la mise en oeuvre de la stratégie de l'eau et du PMV. Cet appui se fera par le biais de financement des infrastructures d'AEPA en milieu urbain et rural, du programme national d'économie d'eau d'irrigation et des réformes institutionnelles dans le secteur. Ainsi, l'accent sera mis sur : - la promotion des pratiques de gestion durable des ressources en eau ; - l'amélioration de l'assainissement urbain et de la couverture du traitement des eaux usées ; - la prise en compte des effets du changement climatique sur les ressources en eau ; et - l'élargissement de l'accès des populations aux services d'alimentation en eau potable et d'assainissement.