Le Maroc a mis en œuvre, depuis le début des années 80, une stratégie et un plan d'action multidimensionnel pour promouvoir l'économie d'eau. Cette stratégie met le pays à l'abri de la desertification. L'eau, cette denrée indispensable dans la vie de l'humanité, figure à l'agenda des experts et des participants au sommet mondial de la Terre qui se déroule du 26 août au 4 septembre à Johannesburg. Les experts se penchent sur les moyens de couvrir les besoins en eau de la planète. Certains estiment que des régions entières sont en danger de désertification, avec des conséquences catastrophiques pour les populations. L'ancien président sud-africain, Nelson Mandela, a appelé gouvernements et secteur privé à faire de l'accès à l'eau « un droit de l'Homme de base », en inaugurant mercredi le Dôme de l'eau, une exposition sous bulle, en marge du sommet de la terre. Au Maroc, le plan d'action national pour l'économie d'eau en irrigation est mis en oeuvre. Ce plan s'articule autour du renforcement des actions de maintenance et de réhabilitation des réseaux d'irrigation des périmètres collectifs pour assurer un meilleur service de l'eau, de la consolidation des acquis en matière d'amélioration de l'efficacité opérationnelle des ORMVA dans les domaines de la gestion de l'eau et des aménagements. Les principaux objectifs chiffrés fixés par ce plan portent aussi sur la réhabilitation des réseaux d'irrigation touchant une superficie de 700.000 ha, dont 130.000 ha bénéficieront d'une réhabilitation intégrale de leurs équipements, la promotion de la gestion participative en irrigation par la création de 200 nouvelles associations d'usagers des eaux à usage agricole dans les périmètres à réhabiliter et l'aménagement en irrigation localisée d'une superficie nouvelle de 100.000 ha. L'économie escomptée en eau d'irrigation à travers la réalisation de ce programme est estimée à 360 millions de m3 par an. En effet, le Maroc n'a cessé d'accorder, parallèlement aux efforts soutenus en matière d'extension de l'irrigation à de nouvelles superficies, un intérêt particulier à l'amélioration des performances des systèmes d'irrigation pour faire face à une demande accrue en eau d'irrigation, à la rareté croissante des ressources hydriques nationales, accentué par des sécheresses de plus en plus fréquentes et aiguës. C'est ainsi que depuis le début des années 80, une stratégie et un plan d'action multidimensionnel ont été mis en oeuvre pour promouvoir l'économie d'eau d'irrigation et sa valorisation. Les mesures dans ce sens sont aussi bien d'ordre institutionnel, technique, tarifaire qu'édu- catif et ont permis, selon le ministère de l'agriculture, de réaliser des progrès en matière de développement des capacités techniques des établissements en charge de la gestion des réseaux d'irrigation, de responsabilisation des usagers agricoles dans la gestion de ces réseaux, de conservation des infrastructures d'irrigation et de promotion des techniques modernes d'irrigation. Les efforts se poursuivent en vue d'assurer l'équilibre entre la demande et les quantités offertes. Les prévisions du ministère de l'agriculture du développement rural et des eaux et forêts indiquent que la demande en eau au Maroc atteindra 17,60 milliards m3 à l'horizon 2020, alors que l'offre prévue sera de 16,80 milliards de m3, 14 milliards m3 d'eau de surface et 2,8 milliards d'eau souterraine. Selon ces prévisions, la quantité d'eau à usage agricole atteindra, à l'horizon 2020, quelque 13,50 milliards m3, l'eau potable, 3,6 milliards m3 et autre usage 0,5 milliard m3. Le Maroc reste à l'abri de la désertification.