Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
La Banque Mondiale publie un rapport d'étape de la gestion de l'eau au Maroc Elle estime que le pays est en train de dépasser les objectifs du Millénaire pour le développement.
Saïss
La banque mondiale vient de publier un rapport d'étape de la gestion de l'eau et l'assainissement au Maroc dans le cadre de sa collaboration avec le pays. La Banque mondiale, rappelons-le, a accordé en 2007 un prêt de 100 millions de dollars sur une échéance de 18 années, à travers sa Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Le but de ce financement est d'apporter un appui budgétaire annuel destiné à soutenir la mise en œuvre d'un vaste programme de réformes du secteur de l'eau au Maroc en vue d'une gestion plus efficace et durable de la ressource et des services qui s'y rattachent. Ce projet est mis en œuvre en collaboration avec le secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'environnement, l'Agence Française de Développement, la Banque Africaine de Développement et La KfW Bankengruppe (groupe bancaire KfW). Selon l'institution de Bretton Woods, le Maroc est aujourd'hui en train de dépasser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) que les États membres de l'ONU ont convenu d'atteindre d'ici à 2015. La Banque Mondiale (BM) considère que cette performance marocaine est le résultat de l'accroissement des dépenses publiques consacrées au développement des infrastructures liées à la gestion de la ressource, l'irrigation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement. Entre 2005 et 2009, ces dépenses se sont élevées à 25 % du total des dépenses publiques dans le secteur de l'eau, contre seulement 5 % auparavant. Ainsi, par exemple, l'accélération des programmes d'approvisionnement en eau dans les zones rurales, y compris un projet de 60 millions de dollars financé par la BIRD, a augmenté l'accès de ces régions en eau potable à plus de 87 % en 2009 contre 50% seulement en 2004. Cette performance est le résultat de l'accroissement des dépenses publiques consacrées au développement des infrastructures liées à la gestion de la ressource, l'irrigation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement Par ailleurs, La BM constate qu'à côté des investissements en infrastructures, le gouvernement a mis l'accent sur les politiques de gestion de l'eau, notamment le développement de nouvelles alternatives, telles que le dessalement et la réutilisation de cette ressource précieuse. A ce niveau, le groupe international rappelle l'importance du programme national d'économie d'eau en Irrigation, qui a mobilisé 34 milliards de DH pour moderniser les infrastructures d'irrigation permettant d'économiser de 30 à 50% d'eau. En gros, le projet a son importance car le pays fait face à des défis relatifs à la gestion de l'eau et son utilisation de manière durable. Aux yeux de la BM, l'eau reste un élément clé du développement économique et social au Maroc. «Le pays avait beaucoup investi dans les barrages, la capacité d'approvisionnement en eau et les systèmes d'irrigation à grande échelle, pour satisfaire la demande urbaine et agricole. Bien que largement couronnés de succès, ces investissements n'ont pas été accompagnés par des politiques équilibrées visant la durabilité, comme la gestion de la demande en eau, la conservation et la préservation des ressources en eau, ou encore le développement de services équitables dans les communautés rurales ou pauvres», estime la BM. Cela étant, la stratégie de gestion de l'eau au Maroc devrait s'adapter pour répondre à un certain nombre de défis. La BIRD a ainsi travaillé avec le Maroc sur une série de réformes dans le secteur. Ces réformes ont contribué, entre autres, à l'augmentation du nombre des bénéficiaires en eau potable et aux services d'assainissement, particulièrement dans le monde rural et les quartiers défavorisés. Concernant les perspectives d'avenir, la BM explique que d'autres prêts pourront être envisagés. Ceci afin d'accompagner les investissements du pays visant l'adaptation du secteur au changement climatique, la modernisation du domaine d'irrigation, la réorganisation et la réglementation de l'approvisionnement en eau et l'assainissement. projets pilotes pour la gestion de l'eau L'Université Al Akhawayn d'Ifrane a annoncé dernièrement un projet d'Adaptation aux changements climatiques et gestion de la demande en eau dans le bassin du Saïss. Ce projet , mis en œuvre en collaboration avec l'Agence du Bassin hydraulique du Sebou et le Centre de recherche pour le développement international du Canada, a pour but de réduire les impacts et les pressions sur les ressources en eau souterraines de la plaine du Saïss. Selon un communiqué de l'Université, les ressources en eau souterraines du bassin du Saïss sont en phase de surexploitation depuis le début des années 1980 en raison de la diminution des précipitations et de l'augmentation importante des prélèvements d'eau pour l'irrigation et l'alimentation en eau potable. «Devant cette situation et pour faire face au risque majeur de l'assèchement du réservoir aquifère de la plaine du Saïss, il y a lieu d'agir rapidement pour sauvegarder l'état de développement économique et social de la région par la mise en place d'un plan garantissant l'équilibre de la nappe», explique Al Akhawayn dans son communiqué. Plusieurs actions sont programmées, entre autres, la mise en place de projets pilotes. Ces derniers cibleront notamment les provinces de Sefrou et El Hajeb (partie plaine du Saïss) pour d'une part, le suivi et la mise en place des techniques économes d'eau, de formation et d'encadrement des agriculteurs, et d'autre part pour la mise en place de projet pilote de l'irrigation dans une ou deux exploitations agricoles pratiquant les techniques d'irrigation économe d'eau. Moncef Ben Hayoun