En marge de la sixième édition du festival du cinéma, tenu début mai dans la localité de Mechraa Belksiri, un vibrant hommage a été consacré au comédien et réalisateur Hamid Zoughi, durant laquelle a été projeté son long métrage: "Kharboucha", et durant laquelle un débat ouvert a été organisé entre cet artiste et le public. Ce fut l'occasion de faire le bilan d'une longue carrière menée sur les planches, au petit et grand écran. Hamid Zoughi est né le 7 avril 1942 à Casablabca (70 ans), d'un père mécanicien marin devenu fonctionnaire à la municipalité. Il fait ses études primaires à l'école "Sounna" puis celle d'Abdelkrim Lahlou. Il poursuit ses études secondaires au lycée Moulay Hassan jusqu'en 1962, date à laquelle il obtint un baccalauréat "Sciences expérimentales". Mais, dès 1958 et jusqu'en 1964, Zoughi avait intégrer le Conservatoire municipal. La "Maison de la culture" de Hay Mohammadi fut également son refuge où il rencontra ses futurs compagnons de route notamment Omar Sayad, Mohamed Boujemii et Larbi Batma tous issus de ce quartier. Au Conservatoire, il étudia chez Ahmed Tayeb Laalej et Tayeb Saddiki dont il épouse la soeur Maria. Après le Baccalauréat, Hamid Zoughi décroche un emploi aux chemins de fer à partir de 1964. Deux ans plus tard, il abandonna son poste pour partir à l'étranger étudier le cinéma. Il part d'abord en Suède puis en France pour tenter un accès à l'IDHEC mais il avait raté la date du concours. De retour au Maroc en 1967, il effectue un stage de metteur en scène au Théâtre Municipal jusqu'en 1972. Il eut son premier rôle avec Tayeb Saddiki dans la pièce "Mahjouba" adaptée de "L'école des femmes" de Molière. En 1968, il obtint son premier grand rôle dans "Moulay Driss" de Saddiki également où il fut entouré d'une pléiade d'acteurs tous formés par Tayeb. En 1972, il fonde le groupe musical "Jil Jilala", pour lequel il a écrit et composé plusieurs chansons. Ce groupe devait concurrencer celui de "Nass El Ghiwan", né deux ans plutôt. Et ce sans délaisser le théâtre puisqu'il va monter sa propre pièce "Ana ou sahbi" (Moi et mon ami) en 1983. Au cinéma,et dès les débuts des années 70, Hamid Zoughi va interpréter plusieurs rôles à commencer par celui de l'ouvrier dans "De quelques événements sans significations"(1972) de Mustapha Derkaoui. On va le retrouver dans "Al Jamra"(La braise) où il tient le rôle principal sous la direction de Farida Bourquia celui d'un paysan original. Taciturne, Zoughi incarna avec verve ce personnage traditionnel. Quand Tayeb Saddiki décide enfin de tenter la réalisation des films, il fait appel à son ancien collaborateur et et beau-frère Hamid Zoughi qui va l'assister dans le film comme il joua le rôle de l'ingénieur recruteur et ce dans "Zeft"(1983), l'unique long métrage de Tayeb Saddiki. Une année plus tard, on le vit dans"le jour du forain" de Driss Kettani où il incarna un ouvrier marin à Essaouira, le métier qu'exerçait son père. Durant la décennie 90, on va retrouver Zoughi dans des roles plus ou moins importants notamment dans "Les sept portes de la nuit" de Mustapha Derkaoui, "Un simple fait divers" de Hakim Noury où il partage l'affiche avec Rachid Ouali et pour lequel il obtint le prix du meilleur second rôle, "Lalla Hobby" de Mohamed Abderrahman Tazi, "Yacout" de Jamal Belmajdoub, " Chevaux de fortune" de Jilali Ferhati, "Femmes et femmes" de Saad Chraibi,.... En tant que réalisateur, Hamid Zoughi compte toutes sortes de films dont le court métrage "24 heures de la vie d'un pécheur"(1998), mais également des feuilletons comme "Sta man stin" et "Bouyout min nar" qui eurent un vif succès auprès du grand public. Le même succès public va être recueilli par son long métrage de fiction "Kharboucha", s'inspirant d'une véritable histoire.