Les organisateurs du 13è Festival du cinéma africain de Khouribga, qui se tient du 10 au 17 juillet, ont décidé de partager les moments forts du festival avec les pensionnaires de la prison locale, avec la projection du film marocain " kharboucha ". Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre des efforts déployés pour l'humanisation du milieu carcéral, a permis aux pensionnaires du complexe pénitentiaire de Khouribga de plonger dans un monde féerique et vivre des moments magiques avec les péripéties émouvantes du film réalisé par Hamid Zoughi. Le film relate l'histoire du mythe de Kharboucha, une belle chanteuse et poétesse célèbre pour sa voix sépulcrale et ses chansons engagées. Les événements du film se déroulent vers la fin du 19ème siècle, dans une tribu, qui connaissait la sérénité et la quiétude, appelée " Oulad Zayd ", dans la région de Abda. La légendaire Kharboucha utilisait sa voix unique pour se dresser fièrement contre l'injustice de son sort et de celui des siens. Ses chansons avaient pour cible principale le tyrannique caïd Aïssa Ben Omar qui faisait régner la loi du colonisateur français sur la région. Seule rescapée d'une tuerie menée par une tribu adverse et qui décima toutes les femmes de son clan, Kharboucha garda une rage et une force qui s'exprimaient dans sa prose chantée. Kharboucha n'était pas belle car son le visage était marqué par la petite vérole, mais sa voix la rendait envoûtante. Appartenant à la tribu des Ouled Zid, Kharboucha exhorta ceux-ci par ses chants à se rebeller contre le despotisme sous lequel ils vivaient. En 1922 pris place une terrible répression contre sa tribu. Le caïd Aïssa se vengea personnellement de Kharboucha en la faisant emmurer vivante le jour même de ses noces.