Abdel Basset al Megrahi, l'ancien agent de renseignement libyen mis en cause dans l'attentat à la bombe de Lockerbie (Ecosse) qui fit 270 morts le 21 décembre 1988, est décédé dimanche à son domicile de Tripoli, a annoncé son frère Abdoulhakim. Il était âgé de 60 ans. L'homme, qui souffrait d'un cancer de la prostate depuis plusieurs années, avait été condamné le 31 janvier 2001 par la justice écossaise à la prison à vie. Le 20 août 2009, les juges écossais avaient fait droit à une demande de libération pour raisons humanitaires, les médecins assurant à l'époque qu'il n'avait plus que trois mois à vivre. L'agent secret était lors rentré en Libye, où le régime du colonel Mouammar Kadhafi lui avait fait un accueil triomphal. Sa libération avait été critiquée aux Etats-Unis par les familles des victimes de Lockerbie et des responsables politiques américains avaient plaidé pour son extradition aux Etats-Unis. D'après le récit de son frère, Megrahi se trouvait dans un tel état de faiblesse qu'il n'a pas pu émettre un seul mot sur son lit de mort. Il est mort entouré des membres de sa famille. «Il luttait contre la maladie depuis des mois maintenant (...) et son état de santé s'était considérablement dégradé la nuit dernière», a raconté son frère. Il avait effectué ces derniers temps des séjours de plusieurs semaines à l'hôpital et avait subi en avril une transfusion sanguine. L'attentat à la bombe de Lockerbie avait visé un Boeing de la Pan Am reliant Londres à New York. Les 259 personnes présentes à bord de l'appareil étaient décédées, de même que onze autres au sol dans cette petite localité écossaise. Megrahi a toujours protesté de son innocence. «Nous voulons que le monde sache qu'il était innocent», a déclaré à l'agence Reuters le frère du défunt. En octobre, Megrahi, malade, avait confié à Reuters que son rôle dans l'affaire Lockerbie avait été exagéré et promis que la vérité éclaterait prochainement.