L'état de santé d'Abdelbasset Al-Megrahi s'est détérioré de manière considérable. C'est ce qu'ont déclaré son frère et ses médecins soignants, samedi 12 septembre. Atteint d'un cancer de la prostate, Al-Megrahi subit une chimiothérapie. «L'état de santé d'Abdel basset Al-Megrahi, qui été condamné à la prison à vie pour l'attentat contre un Boeing de la Pan Am à Lockerbie, en 1988, s'est considérablement détérioré ces dernières 24 heures», ont déclaré, samedi, son frère et ses médecins. Atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, Al-Megrahi a été libéré le mois dernier pour des raisons humanitaires par les autorités britanniques et autorisé à regagner la Libye. Les Etats-Unis et des partis britanniques d'opposition ont condamné cette décision. «Il se trouve dans un service spécial du Centre médical de Tripoli. Son état s'est rapidement détérioré depuis hier. Il est incapable de parler à quiconque», a dit à Reuters son frère, Abdenasser Al-Megrahi. «Son état est inquiétant. Il a une température de 39,5°», a ajouté son frère, précisant qu'il subissait une chimiothérapie. Des médecins soignant le patient ont confirmé la déclaration du frère d'Al-Megrahi et donné d'autres détails. «Nous attendons les résultats d'examens de laboratoire effectués en Allemagne, avant la publication par une commission spéciale composée de médecins d'un communiqué sur sa santé», a dit l'un des médecins sous le sceau de l'anonymat. Un correspondant de Reuters qui devait interviewer Al-Megrahi sur son lit d'hôpital a pu pénétrer dans sa chambre mais l'a trouvé dans l'incapacité de parler. Al-Megrahi, seule personne condamnée pour l'attentat de Lockerbie, qui a fait 270 morts, avait reçu un accueil triomphal à son retour en Libye le mois dernier. Le président américain Barack Obama a déclaré que la libération de cet ex-agent libyen était une erreur. La majorité des victimes de Lockerbie étaient des ressortissants américains. Le gouvernement britannique a aussi été accusé par l'opposition d'avoir soutenu la libération d'Al-Megrahi pour améliorer ses relations avec la Libye où des entreprises britanniques cherchent à avoir un meilleur accès aux réserves de pétrole et de gaz du pays. Le gouvernement a rejeté ces allégations en affirmant que la libération de l'agent libyen avait été prise par le gouvernement écossais sans que Londres fasse pression sur lui. Ali Chouaïb (Reuters)