Le Gouvernement a défini un programme de développement économique et social reposant sur la mise en oeuvre de vastes réformes stratégiques et des politiques sectorielles centrées autour de grands projets d'infrastructures. Ce programme, qui s'inscrit dans la continuité de l'action du gouvernement précédent, vise à relever le défi de la compétitivité et à préserver la viabilité macroéconomique afin de générer une croissance soutenue, apte à améliorer durablement les conditions de vie des populations. La ligne directrice retenue repose sur cinq axes prioritaires visant à : - approfondir l'identité nationale et préserver la cohérence et la diversité de ses composantes ; - consacrer l'Etat de droit, la régionalisation avancée et la bonne gouvernance ; - mettre en place les conditions d'une économie forte, compétitive et créatrice d'emploi ; - renforcer la souveraineté nationale et le rayonnement du Maroc et ; - instaurer un nouveau pacte social qui consacre la solidarité entre les couches, les générations et les régions tout en garantissant l'accès aux services sociaux de base. Afin de répondre à la nécessité de maintenir un climat social serein, en particulier face au contexte socio-politique actuel, le Conseil économique et social (CES), mis en place en février 2011, offre un nouvel espace de dialogue et d'orientation des politiques publiques en faveur d'une croissance partagée. En charge de l'élaboration d'une nouvelle charte sociale, le CES, ambitionne d'être un vecteur de la modernisation de l'économie et de recherche de solutions efficientes à la problématique de la qualification des ressources humaines, afin de renforcer l'accès au marché de l'emploi. Le ciblage des populations les plus démunies est de nature à soutenir la réalisation d'un développement plus inclusif permettant de créer des emplois durables, notamment au profit des jeunes. Conscientes de l'ampleur des défis auxquels le pays est confronté, face à la concurrence croissante sur les marchés internationaux, les autorités marocaines misent sur la transformation qualitative de l'économie à travers l'approfondissement des réformes structurelles, soutenues par de grands projets structurants. La diversité du champ des réformes entreprises traduit la volonté des autorités d'améliorer la compétitivité du tissu productif de l'économie afin de l'inscrire sur un sentier de croissance durable. Le gouvernement entend maintenir le cap des réformes pour consolider les équilibres macroéconomiques, améliorer le profil des finances publiques, promouvoir le développement du secteur privé et lutter contre la pauvreté par le biais d'une croissance inclusive, créatrice d'emplois. C'est dans ce cadre que les réformes dites de seconde génération seront engagées au cours des années prochaines à travers notamment la poursuite de la mise en oeuvre du programme d'appui à la réforme de l'administration publique (PARAP), du programme d'appui au développement du secteur financier (PADESFI), et du programme d'appui ˆ la réforme de la couverture médicale de base (PARCOUM). La deuxième phase du programme d'urgence de l'éducation nationale sera réajustée afin de tenir compte des besoins actualisés du pays, et de mieux orienter les objectifs du programme sur l'adéquation entre la formation et l'emploi. Les orientations stratégiques du gouvernement reposent sur la diversification des sources de la croissance de l'économie, la mise en oeuvre des stratégies sectorielles et le soutien aux secteurs sociaux pour préserver le pouvoir d'achat des populations. Sur la période 2008-2010, le volume des investissements publics a ainsi atteint 35 milliards d'EUR. Cet effort vise, outre le développement et la mise à niveau des infrastructures, à favoriser l'émergence de pôles régionaux de développement à mme de renforcer la capacité d'accueil des investissements au plan local afin de créer les conditions d'un développement équilibré. Les grands chantiers, soutenus par la stratégie de développement de la logistique (2010-2015), concernent en particulier les secteurs des routes et autoroutes, des ports, des aéroports et des chemins de fer. La stratégie logistique constitue une des priorités du gouvernement visant à consolider la compétitivité de l'économie à travers la valorisation des potentialités des régions et le renforcement de leur attractivité à l'égard des investissements privés. Parallèlement, le gouvernement s'attèle à mettre en oeuvre des stratégies sectorielles territorialisées couvrant les différents domaines vitaux de l'activité économique du pays. Ces stratégies, qui visent à renforcer les secteurs clés et à diversifier la base productive de l'économie, ambitionnent de créer une nouvelle dynamique de développement régional. Elles s'inscrivent dans une double logique de modernisation de secteurs traditionnels (l'agriculture, la pêche, les mines, etc.), et de développement de secteurs innovants (les énergies renouvelables, la logistique, l'industrie automobile, l'aéronautique et les services à forte valeur ajoutée). Les principales stratégies sectorielles sont : - le Plan Maroc vert pour le développement agricole; - la Stratégie logistique ; - le Plan halieutis pour la pêche maritime; - la Stratégie de l'eau; - le Pacte national pour l'émergence industrielle; - la Stratégie du tourisme; - la Vision 2015 pour l'artisanat; - la Stratégie énergétique; et - la Stratégie Maroc numérique pour le développement des technologie de l'information et de communication (TIC). Ces différentes stratégies, dont la mise en oeuvre nécessitera une enveloppe globale d'environ 700 milliards de MAD, soit l'équivalent de 64 milliards EUR, s'étalent sur des horizons temporels différents.