Le Maroc se dote de feuilles de route pour une visibilité économique et sociale. L'implication du privé au centre du dispositif. Le Maroc a su se doter avec intelligence ces dernières années d'un certain nombre de programmes sectoriels que Abdelkader Aamara, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, lors de son intervention au 8ème congrès de la Banque Populaire, a qualifié de feuilles de route. Ces programmes sectoriels, élaborés en étroite collaboration avec le public, permettent ainsi de surveiller l'économie et de suivre les différents acteurs à travers un certain nombre d'indicateurs. Dans ce cadre, le Maroc puise dans la capacité des investisseurs locaux et vise à être une plate-forme pour les investissements internationaux. Raison pour laquelle il s'est ouvert sur un grand nombre de pays grâce aux accords de libre-échange et est présent sur un marché d'un milliard de consommateurs, ce qui renforce son positionnement en tant que plate-forme des échanges commerciaux. Le ministre a rappelé qu'«en plus de ces avantages, il faut également capitaliser sur la stabilité politique de notre pays. Nous avons su, avec intelligence et sagesse, gérer le phénomène du printemps arabe. Nous ne sommes pas un modèle pour les autres pays, mais nous avons notre singularité qui nous a permis d'anticiper et d'avoir une nouvelle Constitution et un nouveau gouvernement». Par ailleurs, «l'autre point sur lequel il faut capitaliser est notre cohésion sociale et la culture du dialogue», ajoute-t-il. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous sommes loin des menaces et, par conséquent, il faut développer davantage les initiatives gouvernementales afin de réduire les disparités sociales. Partenariat public-privé Ainsi, c'est une série de plans sectoriels à même d'assurer une croissance économique forte, durable et créatrice de richesses, que le Maroc a mis en place. Cette dynamique de développement se distingue par une approche novatrice de contractualisation et de partenariat public-privé prônant une participation accrue et concertée du secteur privé, notamment les banques, dans l'élaboration des stratégies et politiques sectorielles et le financement des projets, permettant de recentrer le rôle de l'Etat sur ses prérogatives de régulation. Ces plans s'inscrivent dans une double logique de modernisation de secteurs traditionnels à l'instar de l'agriculture, de la pêche et des mines, et de développement de secteurs innovants tels que les énergies renouvelables, la logistique, l'industrie automobile, l'aéronautique et les services à forte valeur ajoutée, où le Maroc offre de véritables avantages compétitifs. Dans le détail, le programme gouvernemental en matière de politiques sectorielles prévoit d'identifier les boulets qui plombent la compétitivité de l'offre exportable nationale. Une vision globale et intégrée devra donc être élaborée pour lever les obstacles aux exportations. Il s'agit notamment de la capacité de production du tissu industriel, du potentiel de diversification, du coût des intrants, dont le prix de l'énergie est l'un des plus élevés au monde… Dans le même cadre, la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique, qui a fait l'objet du contrat-programme 2010-2015, prévoit de réduire les coûts logistiques de 20 à 15 % du PIB. Portant notamment sur la réalisation de 70 plateformes logistiques dans plusieurs villes (2.080 ha) d'ici 2015, la nouvelle stratégie logistique du Royaume ambitionne d'accélérer la croissance économique de 0,5 point de PIB par an, soit 5 points de PIB en 10 ans. Le plan Maroc Vert est aussi l'une des politiques sectorielles mises en place par le ministère de l'Agriculture et des pêches maritimes, et vise à répondre aux nouveaux défis du Maroc en matière de compétitivité régionale à travers la création de 6 agropoles (Meknès, Berkane, Souss, Gharb, Haouz et Tadla).