Depuis le temps qu'on en parle, la question de la propreté et de la collecte des ordures ménagères à Rabat a atteint un laisser-aller inexplicable et une inertie inadmissible. Cette situation qui méprise le droit des Rbatis à une ville propre interpelle tous les responsables de la ville, y compris les élus dont la mission est celle de transmettre à qui de droit les préoccupations des habitants et de veiller à leur bien-être. Il n'y aucune espèce de fatalité à ce que tous les quartiers de la capitale soient inondés d'ordures et d'immondices et à ce que les habitants de Rabat doivent supporter à n'en plus finir saletés et malpropreté. Il y a surtout un problème d'incompétence et un manque d'organisation certain, car la gestion déléguée a montré ses limites et ses failles et a plongé la ville dans un état très alarmant d'insalubrité et de manque d'hygiène indigne d'une capitale. Cette situation ne concerne pas seulement les quartiers défavorisés, voire le centre-ville, Hassane, l'Océan, Yacoub El Mansour, Diour Jamaâ ou l'ancienne Médina, mais touche également les quartiers huppés et chics de la capitale comme Souissi, Hay Riyad ou le Haut Agdal. Ville Royale par excellence, historique et touristique de tradition, accueillant toutes les administrations et toutes les ambassades, Rabat se doit de respecter un standing minimum en rapport avec son statut privilégié de capitale. A ce sujet, les images de montagnes de déchets et de foyers de lixiviats à côté des bennes d'ordures sont en parfait déphasage avec le tram ultra-moderne qui circule dans la ville et surtout avec le rayonnement culturel que vit la capitale avec une nouvelle édition du festival Mawazine dans quelques jours. La capitale est malade de ses ordures et des solutions sont à trouver d'urgence, car le raz-le-bol des Rbatis n'a que trop duré… Au fait, où sont les élus ?