Le Maroc et le Conseil de l'Europe ont adopté, mardi à Strasbourg (Est de la France), le plan d'action de leur coopération au titre de la période 2012-2014, qui vient concrétiser leur partenariat en matière de promotion de démocratie. «Nous partageons la même volonté d'aller de l'avant dans ce partenariat», entamé déjà depuis 2007 avec l'adhésion du Maroc à la Commission européenne pour la démocratie par le droit (plus connue sous le nom de la Commission de Venise) et couronné par l'obtention du parlement marocain auprès de son Assemblée parlementaire (APCE) du statut de «Partenaire pour la démocratie», a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani. Lors d'un point de presse conjoint avec le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland à l'issue de la cérémonie d'échange des documents y afférents, M. El Otmani a souligné l'importance de promouvoir davantage cette coopération, bénéfique aussi bien pour le Conseil de l'Europe, le Maroc et l'ensemble de la région du sud de la Méditerranée, où l'expérience marocaine pourrait inspirer d'autres pays, à la faveur de ses différents acquis démocratiques, fruit de ses ambitieuses réformes. «Nous partageons les mêmes challenges» pour l'avenir de la démocratie dans la région, a indiqué, de son côté, M. Jagland qui s'est félicité de la concrétisation de ce partenariat avec le Royaume à travers ce plan qui fait suite à sa récente visite à Rabat où il avait réitéré l'engagement du Conseil de l'Europe à renforcer son partenariat avec le Maroc, qui siège déjà dans plusieurs de ses organes. Il prévoit notamment l'ouverture d'un bureau du Conseil de l'Europe au Maroc pour la mise en oeuvre de cette coopération dans ses domaines d'activités, la démocratie, l'Etat de droit et les droits humains, et faire bénéficier le partenaire marocain de son expertise en la matière. Dans le cadre de son rapprochement avec le Maroc, conforté à la fois par le statut avancé auprès de l'Union européenne (octobre 2008) et par l'organisation en 2010 d'un séminaire sur les perspectives de leur coopération à Rabat, le Conseil de l'Europe l'avait déjà intégré dans son plan d'action tripartite impliquant également l'Union européenne (UE). Il s'appuie sur le programme conjoint Conseil de l'Europe-UE, doté de 4.800.000 euros, lancé en janvier dernier pour soutenir la transition démocratique dans une première phase au Maroc et en Tunisie, avant de l'étendre prochainement en Egypte et à la Jordanie. Le plan d'action du Conseil de l'Europe a été annoncé en marge de la session d'avril de l'APCE, marquée par la participation d'une forte délégation marocaine, dont la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Mme Bassima Hakkaoui et une dizaine de parlementaires des deux chambres. L'APPCE qui réunit 318 parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe avait accordé, le 21 juin dernier, au Maroc le statut de «Partenaire pour la démocratie», instauré en 2010 pour «renforcer la coopération institutionnelle avec les parlements des Etats non membres des régions voisines souhaitant bénéficier de l'expérience du Conseil de l'Europe en matière de réformes démocratiques et participer au débat politique sur les enjeux communs dépassant les frontières européennes». Outre son adhésion à la commission de Venise, le Royaume siège à d'autres organes du Conseil de l'Europe dont le Centre européen pour l'interdépendance et la solidarité mondiale (Centre Nord-Sud) depuis 2009 et au Groupe Pompidou pour la lutte contre l'abus et le trafic illicite des stupéfiants, depuis juillet 2011. Le Conseil de l'Europe, dont le siège est à Strasbourg, regroupe aujourd'hui, avec ses 47 pays membres, la quasi-totalité du continent européen. Créé le 5 mai 1949 par 10 Etats fondateurs, il a pour objectif de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de la Convention européenne des droits de l'homme et d'autres textes de référence sur la protection de l'individu.