Dès l'annonce que le principal suspect des tueries de Toulouse et Montauban se réclamait d'Al-Qaïda et du jihadisme, les autorités musulmanes de France ont mis en garde contre tout amalgame entre ces agissements et la deuxième religion de France. «Ces actes sont en contradiction totale avec les fondements de cette religion», a déclaré Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM). «Les musulmans de France sont offensés par cette revendication d'appartenance à cette religion», a-t-il ajouté. Le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a estimé qu'il ne faut «pas d'amalgame entre la religion musulmane à 99,9% pacifique, citoyenne, responsable, non violente et tout à fait intégrée dans notre pays et puis ces minimes petites franges de gens décidés à faire un mal atroce». Le nombre de musulmans en France est estimé à au moins 4 millions. M. Moussaoui était reçu en début de matinée par le président Nicolas Sarkozy en compagnie du responsable du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Richard Prasquier. «Notre venue ensemble» montre «une chose capitale: il est absolument exclu de faire l'amalgame entre ce personnage et la mouvance islamiste jihadiste, al-qaïdiste qu'il représente et l'islam de France, qui est une religion comme toutes les autres religions», a dit M. Prasquier. «Parmi les ennemis de cet homme, il y a justement les musulmans de France», a-t-il ajouté. Les deux hommes avaient déjà été reçus par le chef de l'Etat mardi et appelé conjointement à une marche silencieuse dimanche à Paris sous la même bannière proclamant «Non à l'antisémitisme. Non au racisme». Selon une source proche de l'enquête, le suspect cerné par la police est un Français de 24 ans d'origine algérienne. L'homme est «quelqu'un qui a des attaches avec des personnes qui se réclament du salafisme et du jihadisme», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. «Cette personne a effectué des séjours en Afghanistan et au Pakistan», dit «être un moudjahidine», «appartenir à Al-Qaïda», «avoir voulu venger les enfants palestiniens et s'en prendre à l'armée française», a-t-il ajouté.