Dans notre édition du vendredi nous avions annoncé la publication dans son intégralité du communiqué issu de la session extraordinaire du Conseil général de l'UGTM. Ci-après la teneur dudit communiqué : “En application des statuts et règlements de l'Union Générale des Travailleurs au Maroc (UGTM), son Conseil général a tenu, le 29 février dernier à Rabat, une session extraordinaire au cours de laquelle ont été abordées diverses questions d'ordre syndical, politique et organisationnel ainsi que les actions à mener à brève et moyenne échéances. Les membres présents ont ainsi pris connaissance de l'exposé détaillé de M. Hamid Chabat, président du Conseil général, dans lequel il a passé en revue les différentes étapes de la lutte syndicale et politique au cours de l'année écoulée, jusqu'à l'adoption de la Constitution, puis l'élection des membres de la Chambre des Représentants et l'installation du gouvernement par SM le Roi et la présentation du programme pour le gouvernement s'est engagé envers le peuple marocain, tout en mettant l'accent sur le rôle d'avant-garde de l'UGTM lors de ce processus en tant qu'acteur social directement concerné par la situation et les conditions des couches laborieuses tant au niveau de la production qu'à celui des outils de travail. Il a également évoqué la conclusion de la convention de médiation sociale avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), représentée par son président, et le renouvellement de l'accord de coopération entre l'UGTM et certains acteurs espagnols et étrangers en matière de formation syndicale, en passant par les actions et réalisations de la centrale, comme l'actualisation du cahier des revendications et l'acceptation de la proposition de tenir une réunion sociale au sommet ou encore la formation d'une commission restreinte chargée d'examiner les thèmes proposés par la Confédération en vue de formuler les avis de l'Union à leur sujet et autres activités de cette dernière à la lumière de la situation syndicale et politique, notamment la tenue d'une série de congrès régionaux, sectoriels et de fédérations, outre les étapes syndicales et politiques présentes et à venir. Après analyse approfondie par les membres du Conseil de l'ensemble des cas exposés et des circonstances, ce dernier a décidé ce qui suit : - Renouveler l'attachement à l'action coordonnée avec toutes les centrales sérieuses et les plus représentatives en vue d'actions communes et concertées au profit de la classe laborieuse sur la base d'un cahier revendicatif actualisé et de positions syndicales unifiées et appelle, à l'occasion, à hâter la tenue d'une réunion préliminaire avec les syndicats concernés ; - Invite le gouvernement à engager un dialogue sérieux et responsable au plus tôt, surtout que l'Exécutif a déjà tenu des réunions avec d'autres acteurs à l'exception des syndicats ; le Conseil général rappelle, à ce propos, que l‘institutionnalisation du dialogue social pour laquelle le mouvement syndical sérieux a lutté jusqu'à ce qu'elle devienne réalité, impose de nous y associer au moment opportun ; - Adresse un message clair à tout ceux qui ont attaqué l'UGTM au sujet des travailleurs de la Formation professionnelle qui y sont affiliés et qui continuent d'être persécutés, à ce jour, par la direction de cette institution, menacés de se voir couper les vivres, de ne pas être titularisés et voir leur droit d'affiliation au syndicat de leur choix piétiné ; le Conseil général rappelle à ce sujet que c'est l'UGTM qui fut à l'origine du pluralisme syndical, lequel était interdit par la loi dans les années 60 – et nous constatons dans quelles ornières et pièges se sont engouffrés les Etats arabes qui ont misé sur le syndicat et le parti uniques--. Message également aux responsables qui ont fait des déclarations inconvenantes au sujet des travailleurs de la Formation professionnelle, que nous, comme eux, luttions ensemble, et pas plus tard que l'an dernier, contre la répression des libertés syndicales et exigions la levée du siège qui lui était imposé afin d'amener le gouvernement à entériner la convention internationale N° 87 émanant du Bureau international du travail (BIT) et relative à la protection de l'action et des responsables syndicaux et dont une correspondance des services du ministère de l'Emploi, sous l'ancien ministre, nous informe qu'elle suit le circuit devant mener à son adoption mais cela ne s'est toujours pas réalisé. Ceux qui ont rejoint cette institution sont des professeurs formateurs et non des voyous intrus ; ce sont des salariés qui se sont vu couper les vivres, dont certains ont été congédiés et en pénétrant dans l'enceinte de la direction de la Formation professionnelle, ils voulaient seulement attirer l'attention sur le fait qu'ils existent, ont été renvoyés ou privés de leur droit légitime d'exercer leur noble métier. Par conséquent, cette intrusion ne visait aucune autre partie si ce n'est la direction générale de la Formation professionnelle qui est montée sur ses grands chevaux et persiste à refuser de négocier, sachant que nul n'est dans sa propriété privée et que tous travaillent dans l'intérêt du pays et des citoyens. Ceci étant, le Conseil général a décidé, à l'unanimité, de mener une grève nationale dans l'ensemble des centres de Formation professionnelle le 9 mars 2012 pour protester de nouveau et avertir tous ceux que cela concerne que la solution passe par le dialogue et la négociation afin de mettre un terme à l'oppression et à l'injustice dont souffrent les travailleurs de ce secteur vital ; - Le Conseil général qui s'est totalement impliqué dans le discours prônant la bonne gouvernance, affirme que celle-ci doit commencer immédiatement par une enquête au sujet de ce qui se passe à la direction de la Formation professionnelle aussi bien qu'au sein de la direction générale de Royal Air Maroc car les deniers qui y sont dilapidés appartiennent au peuple et devraient générer un rendement à la mesure de ce qui y a été et y est encore injecté ; - Le Conseil général, après avoir pris connaissance du rapport relatif à la situation calamiteuse des travailleurs du Club Méditerranée de la province de Mdiq-Fnideq après avoir mis au chômage 240 familles pour cause de fermeture dudit club sans autorisation préalable des autorités compétentes et tout en stigmatisant ce renvoi collectif qui affecte le taux d'emploi national appelle à la réintégration immédiate de ces travailleurs et à leur assurer de quoi vivre et faire vivre les leurs. Le Conseil général a décidé enfin, à l'unanimité de célébrer le 52ème anniversaire de la création de l'UGTM à Casablanca, ville dont les masses travailleuses ont lourdement payé la facture de cette création et du pluralisme afin que le mouvement syndical trouve un espace d'action libre et intègre au bénéfice de la patrie et des citoyens à travers un partenariat au service de l'entreprise d'abord et, concomittament, au service de la stabilité et de la paix sociales ainsi que de la quiétude et du développement par le biais des travailleuses et travailleurs.”