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Elargissement de l'accord agricole Maroc-UE
La “paella” espagnole Le poisson, oh oui, mais la tomate…
Publié dans L'opinion le 18 - 01 - 2012

Généralement, des relations de bon voisinage sont entreprises pour être entretenues d'autant plus si elles sont secondées par des partenariats appelés à être, de par et d'autre de la Méditerranée, mutuellement avantageux.
Doté d'un statut avancé, censé être un partenaire privilégié de l‘UE, le Maroc peut, légitimement, aspirer à fructifier ses rapports avec ses partenaires européens et à les rendre beaucoup plus équilibrés dans la perspective de jeter, de manière intelligente, les bases d'une solide coopération inscrite dans le temps, puisque, normalement, appelée à durer.
A l'image de toute relation, procéder d'une vision commune pour élaborer un avenir commun, exige de par et d'autre certaines concessions, voire certains sacrifices. Et c'est, sans nul doute, le prix à payer pour tendre vers plus d'homogénéité et de cohérence.
D'aucuns n'ignorent que ce genre de dynamique exige beaucoup de temps.
La dimension spatio-temporelle a, elle aussi, ses propres contraintes, et des fois l'on est bien obligé d'accorder un peu plus de temps au temps.
Est-il besoin de rappeler que le court terme n'est ni le moyen ni le long terme.
Il va sans dire que tout dépend du contexte dans lequel on se situe.
Toujours est-il qu'en terme de référentiel, le temps dans sa dimension matérielle est commun pour le commun des mortels.
D'un côté, l'Espagne manque de temps et tente de le rattraper le plus vite possible pour renégocier, avec le Maroc, les termes d'un nouvel accord de pêche, et ce, pour répondre et subvenir aux besoins urgents de ses pécheurs. Les tout derniers événements de Barbate, principale localité de Cadiz, en sont la preuve.
De l'autre, le Maroc dispose de tout son temps pour renégocier ou non les termes d'un nouvel accord. D'autant plus que c'est le Parlement Européen qui, par son rejet de la prorogation de l'accord de pêche, a compromis le devenir de la flotte espagnole et, par ricochet, le devenir de milliers de pêcheurs espagnols.
Toujours est-il que le Maroc ne dispose pas de la même latitude pour ce qui est du devenir de l'accord agricole le liant à l'Union Européenne.
Le devenir de presque toute sa nouvelle stratégie agricole, déclinée en Plan Maroc Vert, en dépend.
Dès lors, un certain nombre d'interrogations s'imposent.
Est-il en mesure de se permettre le luxe d'attendre, indéfiniment, la décision finale du Parlement Européen ?
Ou bien, au contraire, se doit-il d'anticiper les événements, ne serait-ce qu'en troquant l'accord de pêche contre l'accord agricole ? Ou en gelant les négociations sur la libéralisation des services et/ou en redéfinissant les termes des questions migratoires ?
En somme, mettre en jeu ou remette en cause l'avenir de l'ensemble des relations avec l'Union européenne ?
Nous laisserons aux « politiques » le soin d'envisager la faisabilité de telles options.
N'empêche que nous insisterons sur le fait qu'à défaut que la raison ne l'emporte ou que les Eurodéputés ne retiennent les conclusions qui s'imposent des dernières retombées du rejet de l‘accord de pêche, les premiers signes d'un vote négatif par le Parlement Européen apparaissent et l'accord agricole Maroc-UE risque de subir le même sort que celui de la pêche.
Et pour cause, Les Espagnols qui tiennent tant à “reconquérir” les eaux territoriales marocaines persistent à bloquer, coûte que coûte, le passage des produits agricoles marocains de l'autre côté de la Méditerranée.
Un comportement somme toute bizarre dans la mesure où l'accord agricole entre le Maroc et l'Union Européenne, consistant en une libéralisation contrôlée, est qualifié comme très équilibré et tient compte aussi bien des intérêts des agriculteurs marocains qu'européens.
Ratifié, le 13 décembre 2010, par le Maroc et l'Union européenne, cet accord est tout aussi favorable aux opérateurs européens qui souhaitent exporter leurs produits vers le Maroc et permettrait à des pays comme la France ou l'Allemagne, grands producteurs de céréales, de lait et de viande, de disposer de nombreuses facilités pour adresser leurs excédents de production au marché marocain dont les conserves de produits alimentaires ou les produits laitiers…
Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle la partie marocaine n'a cessé de préciser à ses homologues européens que le marché marocain présente de réelles opportunités, suite à l'organisation des réseaux de distribution et de contrôle.
A ce titre, il y a lieu de citer l'adoption d'une loi sur la sécurité alimentaire conforme aux standards européens, et ce, à travers la mise en place de l'Office national de sécurité des aliments (ONSA), qui contrôle l'ensemble de la production et de la commercialisation et l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), qui s'occupe de la traçabilité et du contrôle des exportations marocaines.
Ce qui fait que le refus de la Commission de l'Agriculture et du développement rural au sein du Parlement Européen de soutenir cet accord en invoquant principalement les risques sanitaires en provenance du Maroc, est essentiellement motivé par bien d'autres considérations qui, finalement, ne tiennent compte que des intérêts des agriculteurs espagnols.
Force est de constater que la tomate marocaine continue de hanter l'esprit des Espagnols qui sont parvenus quand même à faire dire au député italien Lorenzo Fontana, lors de la présentation de son fameux rapport devant ladite Commission que « l'incompatibilité des produits agricoles en provenance du Maroc avec les normes sanitaires de sécurité alimentaire et de la protection de l'environnement en vigueur à l'Union Européenne » ne permet pas la conclusion d'un tel accord. Un argument qui, semble-t-il, n'est pas parvenu à convaincre les Allemands qui soutiennent cet accord.
Ce qui fait dire à certains opérateurs nationaux que même si la barrière tarifaire est levée, d'autres obstacles empêcheraient certains produits marocains d'avoir libre accès au marché européen.
Une sorte de protectionnisme à l'espagnole.
Pour simple rappel, l'accord en question a été conclu entre les deux parties le 17 décembre 2009. Depuis, il n'a cessé d'être décrié par les producteurs espagnols de fruits et légumes pour qui la conclusion d'un tel accord instaurerait une concurrence déloyale qui mettrait en péril leurs récoltes.
A ce niveau aussi, l'argument des Espagnols ne tient pas, et ce, pour deux raisons.
D'abord et à en juger par les données chiffrées, la part du marché des fruits et légumes en provenance du Maroc ne représente que 2,5% des importations totales agricoles extracommunautaires.
Ensuite, et dimension spatio-temporelle oblige, les productions des deux pays voisins n'entraient pas directement en concurrence puisque leur saisonnalité différait surtout au niveau du Souss où les récoltes sont beaucoup plus précoces qu'en Europe.
Devant ce genre d'arguments, l'on est amené à penser que le Maroc a tout intérêt à ne pas séparer l'accord de pêche de l'accord agricole. D'autant plus que les nouvelles qui proviennent du Parlement de Strasbourg évoquent un certain mouvement d'eurodéputés, notamment espagnols, pour tenter de compromettre l'adoption de l'élargissement de cet accord.


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