La commission européenne de la pêche vient de donner son feu vert, lundi, à la reconduction de l'accord de libéralisation des produits agricoles et de la mer liant notre pays et l'Union européenne. Une bataille vient d'être gagnée, bien que la guerre des communiqués que se livrent sans merci le Maroc et les opposants au renouvellement de l'accord Maroc-UE de libéralisation des produits agricoles et de la mer n'ait pas encore pris fin. Selon l'agence espagnole EFE, « la Commission européenne de la pêche a recommandé lundi de donner le feu vert à la reconduction dudit accord signé en 2003 ». Un pas en avant, quoique le vote ne fût pas de tout repos pour les eurodéputés constituant cette commission. Douze parlementaires ont, en effet, voté pour, 8 contre tandis que 2 seulement se sont abstenus. A la clôture de ses travaux, cette commission a recommandé à celle du commerce international, qui devrait se prononcer à son tour le mois prochain sur ce prolongement, d'accorder son aval. « Visiblement, il n'a y rien qui empêche ou bloque l'acheminement et la finalisation de ce dossier qui, suivant son parcours normal, devrait être conclu dans les bons délais. Je suis convaincu que la commission du commerce international se prononcera positivement pour une nouvelle reconduction dudit accord », estime une source proche du dossier. La séance de vote ne s'est pas, bien entendu, passée sans donner lieu aux positions antagonistes de l'eurodéputé espagnol Raul Romeva. Ce dernier, comme à l'accoutumée, dénonce tout accord liant les deux partenaires. Il brandit la carte de non-conformité des produits marocains aux exigences dictées par le marché européen. L'impact d'une éventuelle conclusion dudit accord sur la population saharaouie n'est pas en reste. Romeva estime que les retombées de l'accord ne profitent concrètement pas aux habitants de la région. Sauf qu'une levée d'ambiguïté s'impose. Sur ce dossier de « victimisation » de la population saharaouie, l'eurodéputé s'attaque farouchement au prolongement de l'accord de pêche Maroc-UE et non à celui régissant les flux des produits agricoles et de la mer. En juillet 2005, le Conseil d'association UE-Maroc a adopté un plan d'action de la politique européenne de voisinage contenant une disposition spécifique ayant pour objectif une plus grande libéralisation des échanges de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche. Le 14 octobre 2005, le Conseil a autorisé la Commission à mener des négociations avec le royaume du Maroc dans le cadre de l'accord d'association afin de parvenir à cet objectif. Le 14 décembre 2009, la Commission a, au nom de l'Union, conclu les négociations relatives à un accord sous forme d'échange de lettres (ci-après dénommé «accord» visant à modifier l'accord d'association. Romeva s'est même placé en chef de file de la dernière offensive de certains eurodéputés (77 personnes, soit près du 10e) en déposant, au Parlement européen, une motion pour protester contre la conclusion de cet accord. Etant saisi, le Parlement européen devrait trancher demain sur la possibilité de soumettre prochainement cet accord à la Cour européenne de justice ou non. Pour rappel, pour s'octroyer l'autorisation de pêcher dans les eaux territoriales relevant de la souveraineté marocaine, l'UE a versé, à cette année, près de 36 millions d'euros, et ce conformément à l'accord liant les deux parties et conformément à son protocole. Cet accord prendra fin le 28 février 2012. Et c'est sa prolongation pour une nouvelle période de 4 ans – 2012-2016 – qui fait l'objet, ces derniers temps, d'un activisme négatif de la part de nos adversaires, lesquels usent de tous les moyens et toutes les « actions malveillantes » pour le contrecarrer. D'ailleurs, la dernière visite de travail s'étalant sur deux jours de la commission mixte maroco-espagnole des professionnels de la pêche en Espagne s'inscrit dans le cadre de tirer au clair les soubassements de ces attaques récurrentes (cf. www.lesoir-echos.com).