La Commission européenne présentera ce jeudi le nouvel Accord agricole avec le Maroc pour une éventuelle ratification. O n pouvait s'y attendre. Demain l'Accord agricole Maroc-Union européenne abordera sa phase transitoire. En effet, la Commission européenne (CE) présentera, ce jeudi, le projet juridique du nouvel Accord agricole avec le Maroc, qui doit être approuvé par les institutions de l'Union européenne (UE). A en croire l'agence de presse espagnole, Efe, qui a rapporté l'information l'Accord doit être ratifié par le Conseil des ministres de l'UE et le Parlement européen (PE) à moins que des surprises de dernière minute n'interviennent. Une ratification tant attendue par la partie marocaine d'autant que le cheminement de cet Accordde libre-échange conclu le 17 décembre 2009, a traversé des péripéties haletantes, politiquement s'entend. Et pour cause la concurrence mal perçue par les producteurs agricoles surtout espagnols. Sous leur pression, l'Accord n'avait pas été ratifié, du moins durant la présidence espagnole de l'Union européenne(1er semestre de l'année en cours). Cette fois sous le mandat belge les choses pourront prendre une nouvelle tournure. Peut-être une bonne nouvelle pour la partie marocaine qui attendait 2011, date à laquelle la république de Hongrie prendra le relais de la présidence de l'Union européenne. Mais rien n'est encore sûr. Il faut dire que l'inquiétude des producteurs espagnols et aussi français a suscité des réactions. De sorte que des voies ont crié haut et fort qu'il faut boycotter ou au moins limiter les contingents tarifaires voire même diminuer les produits agricoles en provenance du Maroc surtout la tomate qui constitue, à leurs yeux une véritable menace. Au delà de l'impact des produits frais marocains, ce qu'il faut savoir, c'est que cet Accord est largement favorable aux industries agroalimentaires européennes et leurs exportations manufacturées. A ce niveau une question s'impose : s'agit-il d'un Accord gagnant-gagnant ? C'est du moins ce qui apparaît mais il est difficile de trancher. De l'avis de Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (COMADER), il s'agit d'un Accord équilibré. Et sa concrétisation s'impose de manière urgente d'autant plus que les négociations ont traîné pendant trois ans. «Elle est nécessaire pour mettre le Plan Maroc Vert sur les rails. Et sur lequel le Maroc compte beaucoup pour redynamiser son secteur agricole, composante essentielle de l'économie dont le poids n'est plus à démontrer», conclu-t-il. Pour son entrée en vigueur, l'Accord était prévu pour 2011. Mais selon les sources de l'agence Efe, il ne devrait pas entrer en vigueur au moins jusqu'à la fin de 2011. Cet Accord prévoit une réduction tarifaire à raison de 55% sur les importations totales des produits agricoles en provenance du Maroc. Ce dernier libéralise pour sa part immédiatement 45% des importations agricoles européennes. Après une période transitoire de cinq ans, la suppression des droits de douane atteindra 61% et 70% en dix ans. L'Accord ne devrait pas entrer en vigueur au moins jusqu'à la fin de 2011.