Le nouveau président de la Chambre s'engage à placer les préoccupations des citoyens au coeur de l'action de l'institution législative M. Karim Ghellab, du Parti de l'Istiqlal, a été élu à la présidence de la Chambre des représentants pour la législature 2011-2016, lundi au premier tour. M. Ghellab a obtenu, lors d'une séance plénière tenue conformément à l'article 62 de la Constitution, 222 voix contre 82 pour son rival Mohamed Abou, du Rassemblement national des Indépendants. Seize (16) bulletins ont été annulés. La séance a été retardée d'une heure et demie à cause d'un débat stérile autour de la constitutionnalité de la candidature au perchoir de M. Ghellab, les députés de l'USFP qui se sont positionnés dans les rangs de l'opposition ayant invoqué l'incompatibilité entre le mandat de président de l'institution législative et la qualité de membre du gouvernement. La séance fut alors marquée par le retrait des députés de l'USFP en protestation contre ce qu'ils ont estimé "violation de la Constitution" en référence à l'article 14 de la loi organique de la Chambre des représentants. Une interprétation loin de convaincre dès lors que la simple candidature au perchoir ne signifie nullement incompatibilité. Le député Ghallab a d'ailleurs, immédiatement après son élection, présenté sa démission du gouvernement. La position de l'USFP est d'autant plus incompréhensible, a-t-on estimé au sein de l'hémicycle, que d'autres cas de parlementaires appartenant notamment à l'USFP étaient présents sous la double casquette de députés et ministres au gouvernement sortant. Fait marquant, M. Ghallab a été élu dès le premier tour ce qui ne s'est pas produit pendant un bon bout de temps. Selon le règlement intérieur de la Chambre, le président est élu au scrutin secret, par écrit, à la majorité absolue des membres composant la Chambre au premier tour, et à la majorité relative au second tour. S'exprimant suite à son élection, M. Ghellab s'est engagé à placer les attentes et préoccupations des citoyens au coeur de l'action de la Chambre des Représentants, soulignant que l'institution législative doit servir d'espace de dialogue et de débat fructueux et démocratique à même d'apporter des solutions appropriées aux problématiques dans divers domaines. Il s'est aussi dit déterminé à faire valoir les droits de l'opposition afin qu'elle assume pleinement son rôle constitutionnel, sans oublier de mettre à contribution les femmes et les jeunes députés et de s'ouvrir sur les associations et les établissements universitaires. L'ouverture de l'institution législative sur son environnement permettra son ancrage sociétal, favorisant par la même la promotion de la culture démocratique, a-t-il ajouté. Pour le nouveau président de la première Chambre, ce sont là autant d'enjeux qui requièrent le renforcement des compétences humaines et des ressources matérielles et des capacités de cette institution pour qu'elle soit à la mesure de ses missions prévues par la nouvelle Loi fondamentale. Le cadre juridique relatif à la mise en application du projet de la régionalisation avancée figure parmi les chantiers les plus attendus à l'agenda de la nouvelle Chambre des représentants, a relevé M. Ghellab, qui s'est dit soucieux d'en assurer une forte présence à l'échelle régionale et internationale pour contribuer à la défense des intérêts supérieurs de la nation, avec en tête la question de l'intégrité territoriale. Le Parti de l'Istiqlal était arrivé en deuxième position des législatives du 25 novembre, avec 60 sièges à la Chambre des représentants, qui en compte 395 au total, derrière le Parti Justice et Développement (PJD), sorti vainqueur avec 107 sièges. La coalition gouvernementale est composé du PJD, du PI, du Mouvement Populaire et du Parti du Progrès et du Socialisme. Elle est conduite par M. Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement désigné et secrétaire général du PJD.