Réveillés de bonne heure, Karim et Meryem, les deux jeunes époux, se dirigèrent vers la gare routière pour prendre les billets de retour à leur ville de résidence – Rabat - et cette fois-ci, c'est au guichet et non au marché noir car, comme on dit « eddib taddouze alihe marra wahda » ! Donc, après avoir pris place dans le car, qui va passer évidemment par la nouvelle autoroute, Meryem s'est laissée caresser par un bref sommeil, le temps aussi de passer en revue sa vie de jeune fille choyée par ses parents puisqu'elle était l'unique fille parmi trois garçons, aussi turbulents l'un que l'autre. Elle se souvient des voyages qu'elle effectuait en famille, des moments heureux, mais aussi de quelques privations, parce que son père était un cadre moyen, mais qui vivait honnêtement. Elle se souvient de sa mère qui savait gérer le budget familial et surtout faire des économies pour les vacances de printemps et surtout d'été. Etudiante à Rabat, elle se remémore encore ses voyages dans l'autocar qui empruntait la route nationale et son arrêt devant un restaurant déterminé d'où se dégageait l'odeur de brochettes qui donnaient envie aux passagers d'y goûter avec évidemment un thé à la menthe ou un café au lait ou bien un café simple. Si ce n'est une bouteille de limonade. La contrepartie évidemment de cet arrêt programmé est le sandwich gratuit offert au chauffeur et au graisseur ! Meryem se souvient par ailleurs de ces arrêts brusques de l'autocar pour prendre des places en sus et dont la recette évidemment sera partagée entre le chauffeur et le graisseur. … Soudain, elle se réveilla après l'arrêt de l'autocar et l'appel de son mari pour qu'ils descendent prendre « quelque chose » dans l'une des aires de repos qui se trouvent tout au long du trajet.