Une infrastructure performante est un facteur décisif pour parvenir à une croissance économique durable. Le gouvernement marocain a pris conscience de cet enjeu et a atteint des résultats considérables à la fois en termes de rattrapage dans le domaine de l'infrastructure de base, et de développement d'une infrastructure de pointe apportant la modernité. Ces progrès ont certainement contribué à améliorer le climat des affaires marocain. Tel est le constat du nouveau rapport de l'OCDE intitulé : « Stratégie de développement du climat des affaires au Maroc ». Ainsi, dans l'infrastructure de base, des progrès remarquables ont été atteints : l'électrification a progressé de 18 % en 1995 à plus de 96.5 % fin 2009 ; l'accès aux routes rurales a augmenté de 36 % en 1995 à 67 % en 2009 ; et l'accès à l'eau potable est passé de 14 % de la population rurale en 1994 à 89 % en 2009. Les grands projets de transport sont aussi impressionnants. Le réseau autoroutier dépasse les 1 100 km en 2010 et doit atteindre plus de 1 400 km en 2011. Le secteur ferroviaire s'est également largement développé et le chantier du premier TGV sur le sol africain a été lancé entre Tanger et Kénitra. Dans le domaine des transports urbains, ce sont les projets de tramways de Rabat et de Casablanca qui apportent un souffle de modernité. Malgré ces avancées, des carences persistent encore dans l'infrastructure intermédiaire, telles que les routes nationales et les lignes ferroviaires classiques. L'OCDE fait illusion ici aux villes d'Agadir, de Tétouan et de Béni Mellal qui ne sont pas reliées par le réseau ferroviaire classique. L'OCDE met le doit aussi sur le maillage de routes provinciales et nationales qui reste faible en comparaison avec les pays de la région et le groupe de pays à revenu moyen-faible. Autre handicap soulevé : L'ouverture de la téléphonie fixe existe dans les textes de lois, mais l'accès des tiers au réseau n'a pas été mis en œuvre, ses modalités étant encore en négociation. De ce fait, la pénétration de la téléphonie fixe est nettement en retrait par rapport aux pays de la région : quatre lignes fixes pour 100 habitants à comparer avec une moyenne de 17 lignes pour 100 habitants dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Pour faire face à cette situation, l'OCDE préconise à ce que le Maroc améliore les conditions de concurrence dans le secteur de la téléphonie fixe qui pourrait être intensifiée grâce à l'amélioration de l'offre de dégroupage pour la boucle locale. Pour sa part, le secteur de la production d'électricité n'est ouvert que sous contrat d'acheteur unique, ce qui a favorisé l'entrée de capitaux étrangers, mais n'a pas contribué à la baisse des coûts. Pour cela, toujours selon le rapport, présenté mercredi à Rabat, il serait également judicieux d'étudier une éventuelle ouverture à la concurrence dans le secteur. Quant au transport ferroviaire, il est encore un monopole de fait de l'Office National des Chemins de Fer (ONCF), car, bien que la loi no 52.03 de janvier 2005 prévoit une possibilité d'attribution de licences et de concessions à des opérateurs autres que l'ONCF, aucune licence n'a en pratique été délivrée jusqu'à présent. Pour rendre ainsi le secteur plus performant, le Maroc est appelé à attribuer des licences ferroviaires à des transporteurs autres que l'ONCF, comme il est prévu par ladite loi. Il est à souligner que le rapport en question a été élaboré dans le cadre de la Stratégie de développement du climat des affaires (SDCA) de l'OCDE qui permet d'évaluer l'environnement dans lequel opèrent les entreprises au Maroc à travers l'analyse de 12 dimensions, qui couvrent notamment la politique de l'investissement et du commerce, la fiscalité, le soutien aux PME, la lutte contre la corruption, l'infrastructure et le développement du capital humain. Il a été réalisé par le Programme MENA-OCDE pour l'investissement, en étroite coopération avec le gouvernement et ses instances, notamment le ministère des Affaires économiques et générales, et avec la contribution du secteur privé et de la société civile.