D'habitude, à Bruxelles, ça bouge un samedi soir. Déjà à partir de 21h (heure belge) le calme commence à régner dans les rues de la capitale, ou on peut observer des mouvements de supporters des Lions de L'atlas portant le drapeau marocain, ou arborant le maillot national, d'autres circulent en voitures avec les drapeaux rouge et vert, qui flottent sur le toit, la fête a déjà commencé, pendant ce temps là, nous on faisait un tour à travers les communes de la capitale, Anderlecht, Schaerbeek, Molenbeek, Saint Gilles, Saint Josse, Ixelles et surtout à Bruxelles capitale, aux environs des quartiers chauds de la gare du midi. A 20h45, nous prenons place au café de l'hôtel patriote, place d'Europe à une centaine de mètres de la gare. Dont le patron Mr Chekkafi, un natif de Sidi Kacem et fervent supporters des Lions, qui a essayé d'obtenir l'autorisation d'organiser un grand spectacle de ce match, avec une projection sur grand écran, suivi d'une soirée musicale, DJ etc... au stade Roi Boudouin (Heysel) avec l'idée de verser les bénéfices aux familles des victimes de l'odieux attentat de Marrakech, hélas, les autorités communales de la capitale refusèrent, à cause du match Belgique-Turquie qui s'est joué la veille. Avant le début, les discussions ont été surtout au sujet de la retransmission satellitaire, passera, passera pas? A 21 h50, tout le monde exprime sa joie, en regardant les premières images de la retransmission, Allah, Alhamdouli Allah. Ça y'est le match commence, les Fennecs font main basse sur le ballon, pendant les premières 20 minutes, avec des interventions timides de nos Lions, est-ce que cela était prévu dans le scénario, on ne sait pas… Les lions se réveillent petit à petit et reprennent en main le match, attaquent, menacent et la délivrance fut par les crampons d'un Benatia magistralement inspiré, qui confirme la prise en main du match par des lions affamés, en délivrant un caviar sur un plateau en or à si Merouane qui se réconcilie avec les filets adverses pour l'occasion. Les amis de Kharja en veulent encore, le match reste ouvert à toutes éventualités, Jebbour rate l'objectif en voyant sa balle s'écraser sur les poteaux, la joie des marocains est immense, l'hôtel Patriote s'en flamme. Les larmes aux yeux, les Marocains ont vécu ce match, minute par minute. A la mi-temps des scènes de fêtes et de victoires, se sont dessinées sur la Place d'Europe en face de l'hôtel. D'un autre côté, on a constaté l'alerte donnée par la police bruxelloise, qui commence à prendre position, prête à intervenir en cas de débordement et en même temps pour encadrer les fêtards. Le jeu reprend, avec une domination territoriale des Lions qui commence par une circulation de ballons, des combinaisons plaisantes, c'est le Maroc qu'on aime nous disait monsieur Mokhtari, quelle dream-team disait Monsieur Mahou au vu de Hajji qui a refait son coup de la CAN 2004 en prenant son pied, désolé pas d'autres termes pour exprimer ce geste de victoire, on rentre vraiment dans une phase de correction, on n'a pas vu un Maroc conquérant depuis 2004, les gens commencent déjà à occuper les rues de Bruxelles, les défilés de voitures qui klaxonnent, on n'a même pas attendu la fin du match pour voir ce joli goool d'Oussama à la manière de Garrincha, un vrai bijou. La promenade de santé des lions continuent, dans la rue des jeunes marocains arborant le drapeau national chantent: Merci Gerets, merci Eric, sans cet excès de précipitations et de malchance le score aurait été beaucoup plus large témoignent certains de nos frères algériens qui ont suivi le match avec nous. Il est 1h du matin, Bruxelles se réveille en chantant: one, two, tree, four, le Maroc le plus fort, la grande place est occupée, le Mannekin Pils aussi fait la fête, car des jeunes l'ont couvert d'un drapeau marocain. D'autres drapeaux vert et rouge ont été plantés partout sur les monuments de la capitale, pour marquer le coup. A 4h du matin des jeunes rentrent chez eux à Molenbeek ivres de joie, en chantant l'hymne national et terminant par Allah, Al Watan, Al Malik. Comme quoi, quand les lions se réveillent...