Le président américain Barack Obama s'est efforcé dimanche de dissiper les inquiétudes d'Israël en assurant que l'Etat hébreu aurait la possibilité de conserver certaines colonies implantées en territoire occupé dans le cas d'un accord de paix avec les Palestiniens. Le chef de la Maison blanche avait affirmé jeudi que les pourparlers de paix israélo-palestiniens devaient être fondés sur la base des frontières d'avant la guerre des Six-Jours de 1967, s'attirant les foudres du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais dimanche, devant l'American Israel Public Affaires Committee (AIPAC), un lobby pro-israélien, Obama a semblé vouloir jouer la carte de l'apaisement en estimant que sa position avait été déformée. Il a déclaré qu'il s'attendait à ce que le futur accord conclu entre les deux parties inclue des échanges de territoires afin de prendre en compte «les nouvelles réalités démographiques sur le terrain», insistant sur le fait qu'Israël devait pouvoir conserver certaines colonies juives construites sur des territoires occupés. «Ma position signifie que les parties elles-mêmes, les Israéliens et les Palestiniens, vont négocier une frontière différente de celle qui existait le 4 juin 1967», a déclaré Obama. Deux jours auparavant, Obama et Netanyahu s'étaient rencontrés à la Maison blanche dans un climat tendu, le Premier ministre israélien jugeant la position américaine inacceptable et affirmant que la paix ne pouvait pas s'édifier sur des illusions. Samedi, Netanyahu a toutefois démenti dans un communiqué toute crise diplomatique dans ses relations avec Obama, se disant «déterminé à travailler avec le président Obama pour trouver le moyen de relancer les négociations de paix». «Même si parfois nous ne sommes pas d'accord, comme cela arrive parfois entre amis, les relations entre les Etats-Unis et Israël sont inébranlables et l'engagement des Etats-Unis concernant la sécurité d'Israël est inflexible», a déclaré Obama, très applaudi. Les Israéliens ont par ailleurs apprécié entendre Obama rejeter le projet des autorités palestiniennes d'obtenir en septembre leur reconnaissance comme Etat-membre des Nations unies, et de l'entendre condamner la récente réconciliation entre le Hamas et le Fatah. La proposition d'Obama sur les frontières de 1967 pourrait lui coûter le soutien de l'électorat juif et pro-israélien à un an de l'élection présidentielle américaine de 2012. Il a d'ores et déjà été accusé par de potentiels rivaux républicains de trahir Israël, le plus proche allié des Etats-Unis dans la région. «Nous apprécions la position du président Obama concernant (la construction) d'un Etat dans les frontières de 1967, c'est un pas dans la bonne direction», a estimé pour sa part dimanche un conseiller du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Au terme de la guerre des Six-Jours de 1967, Israël s'est emparé de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est.