L'armée israélienne a démoli dimanche dans le nord de la Cisjordanie occupée une vingtaine de constructions palestiniennes, selon des sources au sein des services de sécurité et des témoins palestiniens. Appuyés par d'importants effectifs militaires, les bulldozers de l'armée ont rasé une dizaine de baraquements et autres constructions abritant en tout une quarantaine de familles d'agriculteurs palestiniens dans le village de Tana, à l'est de Naplouse, selon ces sources. Par ailleurs, les Palestiniens ont réitéré samedi leur refus de reprendre les négociations de paix avec Israël sans un gel total des colonies juives en Cisjordanie occupée, en réponse à une nouvelle demande américaine de relancer le dialogue sans conditions préalables. "Une reprise des négociations de paix est conditionnée à un gel total des colonies", a insisté le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat. Cette revendication palestinienne, sans surprise, répond à une nouvelle initiative de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui a prôné vendredi une reprise des pourparlers "le plus tôt possible et sans conditions préalables". M. Erakat a clairement réaffirmé les positions de l'Autorité palestinienne avant toute relance des discussions suspendues il y a un an. Il a réclamé qu'Israël respecte ses engagements pris dans le cadre de la Feuille de route, un plan international de paix lancé en 2003, qui prévoit notamment "un arrêt total de la colonisation, y compris à Jérusalem". Ensuite, le négociateur palestinien a souligné que les pourparlers devraient reprendre au point où ils ont été interrompus en décembre 2008 lors de la dévastatrice offensive israélienne contre la bande de Gaza. Enfin, il a redemandé que le futur Etat palestinien soit basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale Jérusalem-est, à majorité arabe et annexée par Israël lors de ce conflit. Mme Clinton a souhaité un accord de paix "conciliant l'objectif palestinien d'un Etat indépendant et viable fondé sur les bases de 1967, avec des échanges (de territoires) amiables, et le but israélien de frontières reconnues, qui reflètent les évolutions postérieures" à 1967 et soient compatibles avec la sécurité d'Israël. "Résoudre la question des frontières résout la question des colonies. Résoudre la question de Jérusalem résout la question des colonies", a-t-elle justifié en recevant ses homologues jordanien et égyptien. Le négociateur américain George Mitchell doit s'envoler aujourd'hui lundi pour Paris et Bruxelles pour rencontrer les partenaires européens du quartette (Etats-Unis, Russie, UE et ONU) pour le Proche-Orient. Le président américain Barack Obama a hissé le conflit israélo-palestinien très haut parmi ses priorités de politique étrangère, arguant que la paix au Proche-Orient transformerait l'ensemble des relations entre l'Amérique et le monde musulman. Mais ses premiers efforts se sont fracassés sur le refus des Israéliens d'un gel total de la colonisation et n'obtenant jusqu'à présent aucune avancée pour ramener les parties à la table des négociations.