Sur instructions du ministre de la justice données au parquet général pour procéder à des investigations au siège de la Direction Générale de Surveillance du Territoire (DGST) près de Témara, le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat, M. Hassan Eddaki, a tenu une conférence de presse mardi à Rabat, après une visite d'inspection effectuée au siège dudit département sécuritaire. M. Eddaki, qui a expliqué que cette démarche du département de la justice intervient suite à des accusations portées à l'encontre de la DGST, accusations qui font état de graves manquements aux droits humains qui auraient lieu au siège dudit département sécuritaire, a affirmé qu'au cours de ladite visite, qui lui a permis de visiter les différents bâtiments du siège de la DGST et de se rendre compte de la situation réelle, il n'a pu constater l'existence d'aucun lieu pouvant être considéré comme lieu de détention secrète. M. Eddaki a précisé que «toutes les portes étaient ouvertes» et qu'il a bénéficié de «toutes les facilités pour visiter les différentes bâtiments de ce siège, composé de services administratifs, d'un local pour les archives, d'une école de formation de cadres, de terrains de sport, d'une cuisine et d'un restaurant». «Je n'y ai vu aucune cellule secrète. Ce n'est pas un centre de détention secret, mais le siège administratif de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire», a-t-il indiqué. Le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat a également indiqué avoir consulté les documents relatifs à ce département sécuritaire, dont il ressort que la DGST, créée par Dahir en 1973, a pour mission de contrer les menaces liées aux organisations criminelles, au terrorisme, aux différents trafics de stupéfiants, au blanchiment d'argent, au crime organisé, aux attaques des banques, etc. «C'est un département de renseignement, dont la mission est de mener des investigations et de constituer des dossiers remis par la suite aux services de la Police Judicaire ou de la Gendarmerie Royale». Le travail de ce département sécuritaire a permis, selon M. Eddaki, de déjouer nombre d'opérations terroristes au Maroc. Même constat du côté du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) qui a effectué, mercredi, une visite similaire aux différents bâtiments du siège de la DGST à Temara. Le CNDH affirmé n'avoir relevé aucun indice laissant supposer que ce lieu est réservé à une quelconque détention illégale. Le président et le secrétaire général du Conseil ont effectué une visite d'environ trois heures, au siège de la DGST, au cours de laquelle ils se sont «enquis de la fonction et des composantes de ce service» et n'a été relevé durant cette visite «aucun indice laissant supposer que ce lieu est réservé à une quelconque détention illégale», indique un communiqué du CNDH. «Cette visite confirme l'engagement du CNDH à œuvrer pour la protection des droits de l'Homme indivisibles», ajoute la même source, réitérant la détermination du Conseil «à poursuivre son travail en vue de consacrer le plein respect des normes juridiques conformément aux conventions internationales des droits de l'Homme, en particulier en matière de politique pénale et de sécurité» Le CNDH exprime également son «attachement à aborder, en coordination avec les pouvoirs publics et ses partenaires, toutes les questions relatives à la défense et à la protection des droits de l'Homme et des libertés, ainsi que son engagement ferme pour la mise en uvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation en matière de gouvernance sécuritaire et pour la ratification des conventions pertinentes». Conformément aux prérogatives stipulées dans le Dahir portant création du CNDH, le Conseil, rappelle le communiqué, avait rendu publique, le 27 avril dernier, par la voix de son président et de son secrétaire général, sa demande d'effectuer une visite au siège de la DGST. L'article 11 du Dahir stipule que le Conseil «sous réserve des missions dévolues aux autorités publiques compétentes, effectue, dans le cadre de ses missions en matière de protection des droits de l'Homme, des visites aux lieux de détention et aux établissements pénitentiaires et surveille la situation des détenus et le traitement qui leur est réservé, ainsi que les centres de protection de l'enfance et de la réinsertion, les établissements hospitaliers spécialisés dans le traitement des maladies mentales et psychiques et aux lieux de rétention des étrangers en situation irrégulière», explique le communiqué. Les parlementaires ont, pour leur part, effectué, le même jour, une visite au siège de la DGST à Témara et relevé qu'il s'agit d'une administration comme les autres et ne compte aucun centre de torture. Dans une déclaration à la presse, la présidente du groupe de l'Istiqlal pour l'Unité et l'égalitarisme à la Chambre des représentants, Latifa Bennani Smires, a fait savoir que la délégation a visité les différents locaux du bâtiment, assurant que cette administration n'uvre que pour la sécurité des citoyens. «Nous avons visité l'ensemble des locaux de ce siège, reçu des explications, et posé des questions au directeur général», a déclaré pour sa part, Lahcen Daoudi, président du groupe du Parti de la Justice et du développement, à la même chambre. «Nous n'avons vu que des bureaux et rien d'autre», a-t-il confié. Le président du groupe Mouvement populaire à la Chambre des représentants, Mohamed Moubdie, a souligné que «cette visite s'inscrit dans le cadre de l'esprit d'ouverture que connaissent les institutions exécutives», ajoutant que c'est la première visite du genre. «Ceci prouve que cet établissement n'a rien à cacher», a-t-il dit, précisant que, lors de la visite, les parlementaires ont tenu une séance de travail avec le directeur de la DGST, l'occasion de prendre connaissance de l'activité de cette structure. «Rien n'indique l'existence d'un centre de détention secret dans ce bâtiment», a-t-il conclu. Pour le président du groupe Authenticité et modernité à la Chambre des conseillers, Abdelhakim Benchemass, cette «visite de terrain confirme, d'après ce que nous avons vu, qu'il s'agit d'un bâtiment comme tous ceux abritant les autres administrations». La délégation parlementaire a pris connaissance du rôle de la DGST pour faire face, avec fermeté, aux complots terroristes ourdis contre le Maroc, a-t-il ajouté, saluant les efforts de cette direction contre le crime organisé et le terrorisme.