A l'approche du baisser de rideau d'un énième championnat national que l'on voudrait tant passionnant et captivant, l'heure est sans doute, déjà, au bilan de l'attractivité d'une compétition promise au statut du professionnalisme à brève et imminente échéance. A défaut de cécité ou d'aveuglement, tout observateur, pourvu d'un brin de conscience et de culture footballistique nationale, abondera dans le sens de la triste réalité du ballon rond marocain au vu d'un championnat pauvre, mièvre, triste et sans aucun éclat disputé avec des joueurs mal formés pour un football de haut niveau, des entraîneurs obnubilés par leur seul maintien en fonction, des dirigeants sans projets d'avenir et une FRMF préoccupée par la seule sélection nationale. Considérant le retard des clubs marocains dans le concert africain, d'aucuns ont vite fait d'expliquer l'insuffisance des performances de notre football dans les moyens budgétaires de ces unités en les comparant, plus particulièrement, à leurs homologues tunisiens et égyptiens. Références managériales, principes de gestion rigoureuse et niveau de la formation des joueurs occultés, on n'offrait plus au public comme excuse que l'argument financier pour masquer la faillite d'un système bien incapable de sortir le football national de l'ornière de l'enlisement. L'avance des clubs des deux pays arabes précités sur les locaux ne se limite pas et ne saurait se résumer au simple rapport de différence entre les budgets (quintuple) mais s'inscrit dans une dynamique d'actions concrètes de développement qui font encore, malheureusement, défaut à nos clubs juste là pour la parade du dimanche. Aujourd'hui avec des budgets de 10 à 40 MDH, nos clubs sont toujours incapables de se structurer et d'aller vers l'avant pour se contenter d'assurer l'essentiel, c'est-à-dire, sauver leur saison. Une seule faille dans le système suffit pour attester de la carence de nos clubs: la faillite des centres de formation, rendus obligatoires par la FRMF qui les finance pourtant à hauteur de 2 MDH en division 1 et de moitié à l'étage en dessous. Aucun club ne vient puiser dans ces creusets naturels pour se rabattre exclusivement sur le marché des recrutements avec des transferts hallucinants au vu de la «qualité» des oiseaux… rares ! Résultats de cette approche dans la gestion; des clubs toujours aussi pauvres à tous les niveaux et, d'abord, au plan du jeu forcement fermé par la force d'entraîneurs acculés au limogeage chaque week-end. Quand les clubs commencent à tourner au rythme de 2, 3, 4 techniciens par saison, il n'y a plus rien à espérer sur le terrain pour satisfaire, un tant soit peu, les spectateurs. Il suffit de regarder et ‘'d'admirer» les équipes disputant le titre (RCA, MAS, OCK, OCS, WAC) pour constater les dégâts de ce non-football. Quelle différence peut-on relever au «spectacle» des équipes du bas de classement ? Aucune. C'est l'indigence la plus totale, désolation complète et le deuil bien triste. Commençons par le commencement en formant d'abord nos entraîneurs pour les sortir de leur marasme intellectuel technico-tactique et poussons nos dirigeants à construire et bâtir sur le moyen terme pour rompre avec le cycle infernal du seul résultat immédiat.