Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a organisé, jeudi à Rabat, un séminaire consacré à la présentation du contenu du mémorandum relatif à la réforme de la presse et des médias, soumis au gouvernement, et à la clarification de ses positions concernant cette réforme et le dialogue national «médias et société». Les axes du mémorandum, que le Syndicat estime nécessaires pour la réforme du secteur de la presse et des médias, portent sur la réforme juridique qui renvoie à celle du Code de la presse et aux autres lois régissant la profession, dont la loi relative au terrorisme et au code pénal, ainsi que l'élaboration d'une loi sur le droit à l'information devant figurer, dans les meilleurs délais, parmi les textes à adopter, outre la révision du statut du journaliste professionnel et des lois réglementant le secteur de la communication audiovisuelle, à la lumière de l'évaluation de l'expérience actuelle. A propos de la déontologie, le mémorandum souligne l'importance du développement de l'Instance nationale indépendante de la déontologie et de la liberté d'expression et l'évaluation des entraves auxquelles elle fait face, appelant au respect de son indépendance et à ce qu'elle soit composée essentiellement de professionnels. Evoquant la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), le mémorandum souligne l'impératif de réviser la méthodologie de cette instance, les critères de nomination de ses membres et le respect de la loi relative à la durée du mandat de ses membres. Partant d'observations concernant en particulier le contenu du produit, les ressources humaines, la bonne gouvernance et la relation avec les secteurs de production et les sociétés professionnelles, le mémorandum appelle, en ce qui concerne les établissements audiovisuels, à élaborer une stratégie pour l'ensemble de ces médias dans le but d'améliorer le contenu face à la demande croissante sur ce créneau, des divers intermédiaires et de la concurrence des établissements de presse étrangers. En ce qui concerne l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), le mémorandum insiste sur la nécessité du changement de son statut et de ses structures et de la révision globale de sa mission à la lumière des développements dans les domaines de l'information, de la communication et des nouvelles technologies. S'agissant des entreprises de la presse écrite, le mémorandum estime que la situation actuelle qui y prévaut requiert une évaluation globale eu égard aux avancées technologiques et aux problèmes économiques et financiers, soulignant la nécessité de décliner l'identité de l'ensemble de leurs bailleurs de fonds, de manière directe ou indirecte, et de réglementer le marché de la publicité, outre la prise de dispositions susceptibles de garantir la pluralité, la diversité et la qualité dans la presse nationale. Dans ce sens, le SNPM plaide pour l'augmentation de la subvention destinée à la presse écrite, tout en veillant au respect d'une série de conditions, dont l'engagement des entreprises à garantir le droit syndical et la mise en place d'un mécanisme de suivi et de contrôle des engagements pris par ces entreprises. Concernant la presse régionale, le mémorandum préconise que le projet de régionalisation englobe une vision claire pour traiter les questions de cette presse à différents niveaux, juridique et économique et en matière de ressources humaines. Le mémorandum propose également, en ce qui concerne le dialogue social, la création d'une structure permanente de dialogue avec l'ensemble des partenaires concernés dans le but d'examiner les différentes questions d'ordre social, se rapportant aussi bien à la presse écrite, au secteur des médias audiovisuels public et privé qu'à la MAP et autres secteurs. D'autre part, le mémorandum évoque la formation continue, appelant à l'élaboration d'une stratégie bien ficelée dans ce sens, qui doit procéder des besoins pressants de chaque secteur. Le mémorandum estime, par ailleurs, que le secteur de la presse et des médias a été «négligé» en ce qui concerne la situation sociale de ses employés en comparaison avec d'autres secteurs, proposant, à cet égard, que le gouvernement accorde un intérêt particulier à cette question et œuvre à la recherche de tous les moyens de financement et de soutien dans le but d'améliorer les prestations sociales au profit des opérateurs de ce secteur. Le SNPM a remis, vendredi dernier, un mémorandum relatif à la réforme de la presse et des médias au ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri. Ce mémorandum, qui comprend des revendications pour la réforme de la presse et des médias aux niveaux juridique, organisationnel, économique, social et politique, fait suite à la réunion du 1er février dernier entre le Premier ministre, M. Abbas El Fassi et une délégation du Syndicat.