Après quelques ondées, toujours dans la soirée du mardi noir, et quelques autres dans la matinée d'hier, de larges éclaircies ont illuminé le ciel de Casablanca, permettant aux sinistrés de sécher au soleil leurs meubles et autres biens gonflés d'eau alors que d'autres s'activaient toujours à évacuer les flots qui ont inondés leurs maisons, leurs parkings souterrains, leurs douars, leurs ateliers, leurs dépôts, leurs locaux commerciaux...Pendant ce temps, les services concernés s'attèlent à fournir quelque réconfort aux sinistrés, à rendre praticables les voies détériorées et à rétablir le courant électrique qui est resté coupé dans plusieurs zones de la ville. L'heure n'était toujours pas au bilan ; un bilan qui doit s'avérer économiquement très lourd. Les dégâts provoqués par les inondations aux réseaux routiers et aux infrastructures sont considérables lorsqu'on sait à combien revient la construction d'un mètre carré de route. Or, des tronçons entiers de voies se sont effondrés alors que d'autres qui étaient déjà mal au point se sont transformés en des pistes impraticables avec les nombreux nids de poule et de crevasses qui les ont couverts. Le problème récurant de la coupure du courant électrique, qui s'est posé cette fois de manière aigüe avec le mise hors service de quelques 120 postes d'alimentation, tous inondés, doit aussi être résolu à la base pour éviter que la ville ne replonge dans le noir aussi longtemps que cette fois. D'autres solutions en profondeur doivent être trouvées aux oueds Bouskoura et El Maleh qui continuent à menacer toute la région, à l'habitat anarchique, insalubre ou menaçant ruine qui met en danger de mort ses habitants, au réaménagement des quartiers et zones industriels dépourvus des infrastructures nécessaires .soit tout un programme d'investissements qui doit être engagé en prévision des phénomènes extrêmes annoncés pour les prochaines années. Tous les climatologues l'affirment. Les pluies exceptionnelles qui se sont abattues en quelques heures sur Casablanca, avec des valeurs atteignant la moitié des précipitations d'une année, peuvent se reproduire, en plus pire, et il faut s'y préparer. C'est dire que ce qui vient de se passer doit être pris pour un sérieux avertissement. Tout doit être mis en œuvre pour défendre le poumon économique du Maroc des catastrophes de ce genre.