Le gouvernement soudanais et plusieurs groupes de rebelles du Darfour ont signé jeudi un cessez-le-feu, ouvrant la voie à des négociations politiques en vue d'un accord de paix définitif. Le représentant de Khartoum, Ghazi Salah Eddin Atabani, et le leader des rebelles El-Tijani El-Sissi ont signé l'accord à Doha, au Qatar. Le mouvement pour la Justice et la Liberté regroupe plusieurs petits groupes de rebelles qui se sont récemment unis pour négocier avec le gouvernement. Le mois dernier, le gouvernement avait signé une trêve similaire, également à Doha, avec le principal groupe rebelle, le Mouvement pour la Justice et l'Egalité (JEM). Le gouvernement avait alors refusé la demande du JEM pour que d'autres groupes rebelles les rejoignent. L'accord sur un cessez-le-feu et des négociations de paix a été paraphé par Ghazi Salaheddine, un conseiller du président soudanais Omar el-Béchir, et le chef du MLJ, El-Tijani El-Sissi. "C'est un pas important sur la voie d'une relance des efforts de paix au Darfour", a déclaré le vice-président soudanais Ali Osmane Taha, présent à la cérémonie de signature de l'accord, parrainé par le Qatar. "Nous soulignons l'engagement du gouvernement du Soudan à aller de l'avant dans les négociations, après la signature de cet accord-cadre", a-t-il ajouté. Cet accord intervient trois semaines après celui conclu entre Khartoum et l'important groupe rebelle du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), qui prévoyait un cessez-le-feu et un accord définitif de paix à la date du 15 mars. Mais ce délai est passé sans la signature d'un tel accord. Les autorités soudanaises ont arrêté mercredi 15 membres du JEM après les avoir libérés dans la foulée de l'accord de Doha. L'accord-cadre entre Khartoum et le JEM avait été salué par la communauté internationale comme un pas important vers la paix au Darfour. Le MLJ est, lui, né d'une fusion récente de cinq petites factions rebelles du Darfour, qui compte une kyrielle de mouvements et de groupuscules qui ont pris les armes contre le gouvernement. Un important groupe rebelle, l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), refuse toujours de se joindre au processus de paix. Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, est en proie depuis 2003 à un conflit opposant des mouvements armés aux forces armées soudanaises appuyées par des milices locales.