La grève à laquelle ont appelé trois centrales syndicales a été peu suivie, notamment dans les secteurs de l'Enseignement et de la Santé, et les secteurs publics ont travaillé de façon normale. Cette grève, qui est intervenue après une série de réunions dans le cadre du dialogue social entre le gouvernement et les syndicats, est tout à fait injustifiée, car le gouvernement a fait preuve au cours de ces réunions de bonne foi, de sérieux et de respect de ses engagements. Ces réunions ont été couronnées par l'obtention d'importants acquis au profit des travailleurs aussi bien du secteur public que du secteur privé. Parmi ces acquis, on peut citer le relèvement des allocations familiales qui sont passées de 150 à 200 dirhams et qui concerne aussi les travailleurs du secteur agricole, l'exonération de l'IR au profit des travailleurs qui touchent moins de 2500,00 dirhams par mois, l'abaissement de deux points du taux de l'IR au profit des fonctionnaires classés dans les différentes échelles ; la suppression des échelles 1 à 4 pour tous les fonctionnaires et pour ceux des collectivités locales se traduit ipso facto par une augmentation du SMIG qui ne sera pas inférieur à 2400,00 dirhams. Les augmentations des salaires des fonctionnaires classés aux différentes échelles de la Fonction publique, l'attribution d'une indemnité de travail aux personnels affectés dans les zones éloignées, le relèvement du quota de reclassement, la généralisation de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) qui couvre, en plus des maladies chroniques, celles ambulatoires, figurent parmi les acquis obtenus par les travailleurs des secteurs public et privé. D'autres revendications des syndicats sont inscrites à l'ordre du jour du dialogue social pour la période 2010-2011 avec leur accord. La reprise du dialogue social est prévue pour le mois d'avril selon un ordre du jour préalablement établi et signé avec les centrales syndicales. La grève est un droit garanti par la Constitution qui a prévu dans son article 14 que les conditions et les formes dans lesquelles ce droit peut être exercé seront précisées par une loi organique. Le texte de cette loi a été soumis pour appréciation aux centrales syndicales et le gouvernement attend toujours leur réponse. En toute objectivité, on peut dire que la grève du 3 mars n'a aucune raison d'être du moment que le gouvernement est disposé à poursuivre le dialogue. Les centrales syndicales ne doivent pas procéder à la surenchère et être animées par des mobiles politiques. Tout en défendant le cahier revendicatif des travailleurs, elles doivent faire preuve de réalisme et tenir compte aussi de la conjoncture nationale marquée par les inondations qui ont touché le secteur agricole aussi bien au Gharb qu'au Souss et qui ont causé des dégâts à des milliers de familles qu'il importe de reloger et d'indemniser, et cela sans parler des effets de la crise internationale qui se traduisent par la baisse du nombre des touristes et des transferts des Marocains à l'étranger, ainsi que le relèvement de la facture pétrolière dû à la hausse des cours du pétrole sur le marché international.