Dans une effusion de couleurs, de figures oniriques, de chimères, où tout se bouscule, Houda Benjelloun nous fait part des « échos » qui lui parviennent à travers une peinture à la fois surréaliste et impressionniste. L'artiste peintre Houda Benjelloun nous fait part, à travers 54 toiles exposées au théâtre Mohammed VI de Rabat, des « échos » de son imaginaire et de son monde intérieur.
Ces derniers se traduisent souvent par des personnages anthropomorphes, déclinés sous la forme de portraits, le plus souvent avec des couleurs multiples et exubérantes. Des personnages nés de son imaginaire issus de la terre, des airs et des mers qui posent, parfois accompagnés d'étonnants animaux de compagnie comme ces lézards, aussi familiers qu'étranges.
Des techniques variées
Houda Benjelloun continue d'explorer la matière pour nous proposer des œuvres qui sont déclinées sous différents médiums, avec entre autres cette utilisation de collage de papiers journaux comme base de certains tableaux, une technique que l'on a déjà vu lors de ses expositions passées. Autre approche, complètement inédite cette fois-ci dans l'univers de l'artiste, l'utilisation de paravents combinée à des damiers. Ici, en plus d'aborder l'éternelle question d'équilibre entre deux opposés, comme le ying et le yang le feraient, la peintre nous fait part de sa volonté d'ajouter du sens à un objet qui relève du quotidien et d'en faire une pièce d'art à part entière, utilisable tous les jours, afin de lui insuffler une deuxième vie.
Les damiers, dans des créations en noir et blanc, sont par ailleurs présents dans d'autres œuvres et révèlent ainsi la complexité de l'âme de l'artiste.
Dans sa globalité, avec de l'acrylique ou de l'encre de Chine, sur bois ou sur toile, en noir et blanc ou en couleurs, dans une approche qui emprunte à la fois au surréalisme, à l'impressionnisme et au néo-naïf, cette exposition nous dévoile les « échos » de l'artiste, dans des entremêlements de membres désaxés, de figures féminines fusionnées à des figures animales, qui témoignent de sa riche vie intérieure et qui nous invitent témérairement au rêve.
« Reine » de son univers
Dans cette exposition aussi riche que foisonnante, Houda Benjelloun, dans un tableau intitulé « la vérité », est aussi couronnée symboliquement reine de son univers. Notamment avec cette mise en abîme où l'on voit un autoportrait dans le portrait, et qui sert d'affiche à cette exposition, avec une technique en trois dimensions qui fait émerger des diadèmes dorés à la vue du spectateur.
L'exposition « Les Echos », qui s'est poursuivie jusqu'au 12 février, est la quatrième exposition personnelle de la carrière artistique de Houda Benjelloun. Elle sera suivie d'expositions individuelles et collectives pour la période allant de 2025 à 2028.