Nous avons tous déjà vécu une expérience éprouvante en matière de mobilité urbaine. Entre bus bondés, petits taxis, grands taxis et parfois même en «koutchi», un simple trajet peut rapidement tourner au calvaire, comme en témoignent les drames générés par la guerre entre les taxis et les véhicules de transport avec chauffeur (VTC). Des épisodes qui entachent l'image du Royaume, alors qu'il s'apprête à accueillir plusieurs événements internationaux d'envergure, dont la Coupe du Monde 2030 et son lot d'exigences en matière de mobilité urbaine et durable. Gouvernement, Conseils de villes et autres départements de tutelle ont fourni de grands efforts durant ces dernières années pour assurer une offre de transport décente, mais le manque de régulation de certaines alternatives continuera d'engendrer des déceptions. C'est le cas du covoiturage qui, partout ailleurs, est perçu comme un levier essentiel de la mobilité durable, réduisant la congestion routière, optimisant l'usage des véhicules et contribuant à la transition écologique, tandis qu'au Maroc, il n'est ni interdit, ni autorisé, laissant espace à un débat stérile. La question de la sécurité reste, certes, un défi majeur, mais une réflexion sérieuse, selon une approche libérale, permettrait d'établir un cadre réglementaire adapté aux spécificités de nos villes, de nos collectivités et de nos populations. Un cadre garantissant des déplacements fluides, sûrs et confortables, tant pour les citoyens que pour les touristes. C'est d'ailleurs dans cette optique que le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a fortement recommandé le covoiturage lors du Green Impact Expo & Summit (GIES 2025), le considérant comme une solution prometteuse pour une mobilité durable et accessible à tous. Plutôt que d'attendre d'être dépassé par les besoins croissants des usagers ou de colmater les brèches, il est temps de bâtir une vision d'ensemble pour un Maroc en mouvement, moderne et à la hauteur de ses ambitions.